Il frappe sa mère de 86 ans : prison immédiate
Il a toujours vécu chez sa mère, à Aulnay-sur-Iton et c’est devenu une habitude : il est ivre tous les jours et la frappe quasi quotidiennement.
Le 3 février au soir, Georgette reprocha, une fois de plus, à son fils Gérard Arthur (52 ans) d’avoir abusé du Ricard. L’ivrogne s’en trouva vexé et lui porta un coup à la tête puis, prenant des ciseaux, il attrapa la jambe de sa mère et, tandis qu’elle hurlait, il coupa le pansement couvrant une blessure. Puis, il la lâcha, lui asséna un autre coup en braillant « Va te coucher avec ça ! ». L’octogénaire parvint à appeler les gendarmes et Gérard, déjà condamné à trois reprises pour des délits avec alcoolémie fut retenu pour dégriser. D’après l’éthylomètre utilisé à 10 h du matin, la dose fut estimée à trois grammes au moment des faits. La victime âgée de 86 ans déclara qu’il la faisait très souvent tomber de son fauteuil et que chaque jour, c’était une hantise. Le 5 février, il fut remis en prison où il purgeait, précédemment, la partie ferme d’une peine mixte (par moitié) de huit mois d’emprisonnement. Il en était sorti avec l’interdiction de tout contact avec sa mère…
Toujours en retard d’un jugement
L’audience permet d’apprendre que le prévenu avait déjà été incarcéré sur mandat de dépôt. Sur une fratrie de dix frères et soeur, une seule avait tenté d’intervenir depuis que l’alcoolisme a coûté le licenciement de Gérard, pourtant déclaré bon travailleur par l’employeur. Quant à sa mère, secourue en vain, elle disait que les marques qu’elle portait provenaient du chien, à chaque intervention familiale.
Le substitut Marie Le Gall précise qu’Arthur était déjà en attente d’un jugement pour de précédentes violences sur sa mère injuriée et bousculée tous les jours. Elle s’est habituée mais il a atteint un degré de violences qui, désormais, lui fait peur, explique la magistrate. Le réquisitoire conclut que « le cap est franchi » et demande six mois d’emprisonnement ferme et immédiat pour cette seule affaire.
Le prisonnier semble bien apaisé et constate que, tant qu’il est enfermé, il se sent en projet de désintoxication mais il ajoute : « Mais quand je sors… » sous-entendant à l’extérieur, tout recommence.
Me Bruno Questel demande donc de « préparer la sortie d’un SDF » car, malgré les nombreuses alertes de la tutelle, dit le défenseur, le prévenu est « ravagé par l’alcool ». Le mandat de dépôt est joint à la peine requise des six mois… de sevrage forcé.