Encore des pépins à la CCI
«Une fertilisation croisée des compétences». Sous ce vocable, la CCI invite les patrons d’Évreux et sa région à accueillir les startups, ces entreprises à la pointe du progrès et de l’innovation…
Un petit air de Californie et de Silicon Valley ? Certes, Apple, Microsoft, Google, e-Bay ou Netflix n’ont pas encore validé leur passeport eurois.
Mais avec Rakuten, Arkema, Data One, GSK, Treuil, les entrepreneurs du cru revendiquent « une densité de matière grise et de sociétés de pointe » comme le souligne un participant au Link Hub Normandie. Link comme lien et hub comme… carrefour !
« Littéralement, ça ne se traduit pas de trop. Disons que c’est un concept » décrypte l’élue Stéphanie Auger, en charge de l’attractivité économique à l’EPN (Évreux Portes de Normandie) et donc, au fait des enjeux : « Le territoire est coincé entre trois grosses métropoles, et une capitale. Nous tirerons notre épingle du jeu à condition de redoubler d’audace et d’imagination »
« Des pépins ambassadeurs »
La piste privilégiée par la CCI et ses partenaires économiques passe, notamment, par l’ouverture aux start-ups.
Le projet a d’ailleurs été initié, mais à plus petite échelle, dans l’enceinte de la bio-pépinière de Miserey (à vocation phytosanitaire) et sur le site de la… Base Aérienne 105.
Au total, les deux sites hébergent une dizaine de start-ups, « ces pépins appelés à devenir nos ambassadeurs. »
Mais cette fois, il s’agit d’enclencher la vitesse supérieure. En clair, de repérer les talents et de les accompagner pour être compétitifs.
« On vit une mutation économique profonde. Donc, l’une des questions fondamentales est : comment les entreprises vont se digitaliser ? » interroge le nouveau président de la CCI Normandie, Vianney de Chalus. Qui, en guise de réponse, préconise le recours à ces start-ups « habiles, créatives et pas chères. En procédant de la sorte, à savoir en externalisant, on crée un écosystème favorable pour toutes les parties »…
« Concept unique en France »
Ancrés dans un territoire qui peut s’enorgueillir de 6 pôles de compétitivité, 13 filières et 24 domaines d’excellence (foi de CCI !), les entrepreneurs d’Évreux et sa périphérie sont donc invités à faire preuve de «bienveillance». Par exemple, en mettant à la disposition des start-ups, bureaux, ateliers et espaces de travail.
« Ce réseau de pépinières en entreprises est un concept unique en France » se flatte le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Eric Rouet qui ambitionne de créer une toile pour finaliser l’émergence des pépins, souvent seuls face à des projets (sic) !
Cap sur la Silicon Valley
Cet effet catalyseur, Gilles Treuil souhaite également le favoriser.
Car à la tête d’un groupe qui emploie 300 salariés et génère 60 millions de chiffre d’affaires, il sait combien, l’entrepreneur qu’il incarne, est impacté par le numérique.
« C’est particulièrement vrai dans l’acte de construire. Il faut donc aller voir ces jeunes qui bossent sur des projets innovants de numérisation, pas seulement dans le domaine du design, mais également dans celui des matériaux de demain » analyse l’intéressé, impatient d’entraîner dans son sillage ses homologues de Glaxo, Adiamis, Dedienne, Aptar. Autant d’entreprises qui souhaitent donner à la région un petit air de Silicon Valley, vallée fertile pour planter ses pépins…
A. Guillard