Timour Veyri au coeur du scrutin
Conseiller en communication du ministre de l’Intérieur, Timour Veyri était aux premières loges, dimanche, pour suivre le 1er tour de la présidentielle. Petit détour place Beauvau.
Son sort est déjà scellé. Au lendemain du 7 mai, un peu plus d’un mois après son arrivée place Beauvau, Timour Veyri fera ses cartons et quittera le ministère de l’Intérieur après un épisode d’une rare intensité.
Conseiller en stratégie de communication de Matthias Fekl, depuis le 22 mars, le conseiller municipal PS, secrétaire de la section socialiste d’Évreux, aura vécu une expérience politique unique. Là où son rôle aurait dû se limiter à l’organisation de la présidentielle, le jeune conseiller s’est frotté à une succession de crises majeures. Attentats, grève générale en Guyane, incendie du camp de migrants de Grande-Synthe (Nord), les nuits ont été courtes depuis qu’il a rejoint Matthias Fekl au ministère de l’Intérieur, après l’avoir accompagné pendant plus de trois ans au commerce extérieur.
Une élection, un double enjeu
Conclusion d’une mission mouvementée, Timour Veyri était à pied d’oeuvre dimanche pour régler les derniers déplacements du ministre. Encore sur le terrain, quelques heures avant les premières estimations, il était là pour briefer la presse alors que Matthias Fekl quittait la place Beauvau pour saluer les forces de l’ordre chargées de sécuriser les bureaux de vote de la Capitale. « Ce sont les premières élections organisées pendant un état d’urgence » souligne le conseiller, « le ministère doit veiller au bon déroulement du scrutin et à la sécurisation des bureaux de vote ». Préparée en amont, « un an à l’avance », l’élection repose en grande partie sur les préfets. Représentants de l’État dans les départements, ces autres fonctionnaires « jouent un rôle très important ». « Ils sont les bras armés du ministère » souligne Timour Veyri en saluant l’excellence du corps préfectoral français.
Les conseillers font grise mine
Pendant que les journalistes de la presse nationale et internationale patientent en attendant les premiers chiffres dans la salle des fêtes de Beauvau, quelques conseillers piétinent dans la cour de l’hôtel particulier. Les résultats des petites communes rurales commencent à tomber. L’entourage du ministre, pressenti avant sa nomination pour diriger la campagne de Benoît Hamon, commence à faire grise mine. Les résultats définitifs finiront de les assommer.
Commentés par un profond soupir, les 6,3 % du vainqueur de la primaire de la Belle Alliance Populaire laisseront Timour Veyri sans voix. Tout comme le score de son champion à Évreux et la forte progression du Front National dans l’Eure. Des résultats en forme de désaveux pour le PS local que le secrétaire de section aura bientôt tout loisir d’analyser avant de s’attaquer à la refondation du Parti socialiste. Une nouvelle mission périlleuse pour le conseiller désormais rodé aux gestions de crise.