30 ans de lutte contre la maltraitance
Depuis 30 ans, les bénévoles de la Cause des enfants se battent pour que les enfants « soient le plus heureux possible ».
Rassemblée pour l’assemblée générale dans les locaux de l’association à l’Espace Saint-Léger, en présence de Patrick Buquet (président), Nathalie Letort (chargée de projet) et de Jean-Louis Mayaud (trésorier), la vingtaine de membres présents a pu dresser le bilan de l’année passée.
Créée en 1987 à Louviers, l’association fête cette année ses 30 ans d’existence. Depuis sa création, la Cause a toujours eu comme mot d’ordre que « les enfants soient le plus heureux possible » selon le président, Patrick Buquet lors de son rapport
moral. « Comment en 2017, pouvons nous dire que l’éducation et l’aide au développement harmonieux des enfants ne sont pas des priorités ? Pour nous, la priorité, c’est de permettre aux enfants de bien vivre à tous les moments de leur vie. Pourtant, nos actions ne font plus partie des priorités du Conseil départemental qui s’est désengagé de son soutien financier. Alors que les signalements sont de plus en plus nombreux, nous ne pourrons assurer une prise en charge rapide faute de moyens. Si nous ne menons pas nos actions de prévention avec les moyens suffisants, les actions de traitement et les services seront saturés… »
« Deux enfants meurent chaque jour »
Pourtant, l’équipe de professionnels bénévoles se donne pour mission de mener des actions en faveur de l’enfance maltraitée et notamment la lutte contre les agressions sexuelles. En partant du rappel de Nathalie
Letort que « en France, deux enfants meurent chaque jour des suites de maltraitance », l’association poursuit en milieu scolaire ses actions de prévention de la maltraitance, des agressions sexuelles ainsi que de la violence. À Évreux, en 2016, 702 enfants et 53 adultes ont bénéficié de l’intervention de la Clause sur les thématiques de la maltraitance, de la violence et de la citoyenneté. Les actions ne se limitant pas à la capitale de l’Eure, le président a émis le souhait « d’avoir une vraie équipe qui puisse circuler sur l’ensemble du département. Si les villes d’Évreux et de Louviers
nous apportent leur soutien avec notamment l’attribution d’un local, nous souhaiterions avoir d’autres villes en soutien dans le département. »
Les 23 bénévoles, accompagnés de quatre jeunes missionnés en service civique interviennent également en collèges et lycées à l’occasion des forums santé-citoyenneté sur la thématique des Droits de l’Enfant. De même, l’équipe assure une permanence téléphonique et apporte son soutien aux victimes et à leurs familles. Depuis deux ans, des ateliers parents appelés
les Causeries de la Cause ont été animés par les membres bénévoles auprès des adultes sur des sujets tels que la maltraitance et la parentalité.
« Il suffit d’en parler »
Si toutes ces actions seront maintenues en 2017, l’équipe a annoncé fièrement la création d’un nouveau film sur la maltraitance, suffit d’en parler… Créé en remplacement du film québécois datant de 1985,
Mon corps, c’est mon corps, la nouvelle mouture a été testée et approuvée par les écoles
ébroïciennes. « Nous attendons la validation de l’Éducation Nationale concernant
le film » indique Nathalie Letort, qui a également annoncé deux temps forts en 2017 avec la fête des droits de l’Enfant le 18 novembre. Les enfants bénéficieront de nombreuses interventions sur le sujet en amont afin qu’ils soient pleinement acteurs de la fête.
Le 24 novembre prochain, la Cause interviendra au Centre Hospitalier d’Évreux à propos de l’impact des violences conjugales sur les enfants. Les actions menées par l’association sont conséquentes, mais le président estime « qu’on n’en fera jamais assez pour les enfants. Tant qu’il y aura des enfants maltraités, la Cause poursuivra son travail ».