« Grosse inquiétude pour la ruralité »
Arrivé en troisième position d’un scrutin dominé par Fabien Gouttefarde (LREM) et Emmanuel Camoin (FN), Jean-Paul Legendre aurait de quoi nourrir des regrets. En ne parvenant pas à s’imposer comme l’unique représentant de la droite dans la circonscription, il a souffert de la présence de Jean-Pierre Nicolas. Avec 5,58 % des votes, l’ancien député l’empêche ainsi de disputer la seconde place au candidat FN, tout en abaissant le score des Républicains dans la circonscription à 13,58 %, contre 21,56 % au niveau national.
« Bonne chance aux deux candidats »
Pourtant, l’avocat ébroïcien et maire d’Iville prend le résultat du premier tour avec philosophie : « c’est la démocratie. J’accepte avec sérénité et souhaite bonne chance aux deux candidats. » Au soir de ce premier tour, il se refuse à donner des consignes de vote : « Il faudra écouter comme élément de réflexion l’analyse nationale du parti, mais nos soutiens réunis en début de campagne se sont exprimés en ce sens. »
Satisfait d’avoir mené « une campagne propre », JeanPaul Legendre déplore néanmoins l’abstention record, qu’il explique par des électeurs « excédés, profondément blessés par diverses affaires. »
« Reflet très urbain »
Celui qui avait axé sa campagne sur la défense de la ruralité ne peut s’empêcher de relever « le reflet très urbain » du premier tour des législatives, tout en mettant en garde contre « un retournement de l’opinion publique. » Selon JeanPaul Legendre, également président-fondateur de l’association des maires ruraux de l’Eure, le large succès remporté par les candidats En Marche ! laisse planer « un sentiment d’incertitude », face à un mouvement qui « avance vite, mais dont on ne sait pas où ça mènera. »
Le candidat LR de la deuxième circonscription a tenu à exprimer sa « grosse inquiétude pour la ruralité » : « face à une telle vague nationale, on oublie un certain nombre de problématiques rurales. Ma préoccupation reste la défense de la ruralité ainsi que des classes moyennes » en même temps que souhaiter que cette élection ne se cantonne pas à assurer à Emmanuel Macron une majorité écrasante : « j’espère que la majorité aura la sagesse de prendre en considération tous les autres courants qui se sont exprimés. » Jérôme Lecoq