Un trafic « bien installé »
Des dénonciations puis des surveillances ont mis fin aux activités de ce petit quatuor de trafiquants situé entre Dreux et Mantes, à Ezy-sur-Eure où logent deux des prévenus.
Dénoncé pour être sauvé…
Le premier interpellé, Patrice Chevalier (41 ans) hébergeait Richard Morrison (29 ans) dont les antécédents (10 condamnations) étaient une menace pour le réseau local du trafic centralisé à Ezy pour le cannabis et la cocaïne.
D’Ezy également, fut appréhendé Jonathan Laisney (32 ans) précédant Julien Lardière (20 ans) de Saussay. Le 23 mars dernier, les quatre dealers livrant ou s’approvisionnant à Dreux et à Mantes-la-Jolie se retrouvèrent placés sous contrôle judiciaire et libres de préparer leur défense. Les perquisitions n’ont pas livré de grandes quantités de drogue ni de fonds mais suffisamment de preuves comme le bicarbonate de soude permettant de couper la cocaïne ou des doses prêtes à la vente.
L’alerte avait été donnée par le frère de l’un des quatre, inquiet pour la santé et sa famille proche alors que, depuis douze ans, l’autre avait cessé de consommer du cannabis et que Morrison avait une mauvaise influence sur l’équilibre retrouvé de son hôte. Celui-ci lui aurait donné jusqu’à 2 000 € à la fois pour l’approvisionner en cocaïne.
Une dernière condamnation ?
Tous prétendent avoir arrêté et se trouver en traitement (en moins de trois mois) ou en rendez-vous avec un addictologue. L’un aurait même remplacé l’autre pendant des vacances, certains auraient « accompagné » des acheteurs ou juste revendu uniquement pour leur propre consommation et depuis août 2016, seulement. Le substitut, Etienne de Survilliers, souligne la grande dangerosité de la cocaïne faisant suite à des prises de cannabis et parle d’engrenage pour un « trafic local et installé » revendant le gramme de « coke » à 60 € malgré de sérieux « avertissements ».
Il préconise pour les quatre des peines de sursis avec mise à l’épreuve, même pour Laisney et Morrison déjà sanctionnés pour des trafics du genre.
Le jeune Lardière, condamné pour une seule conduite en état d’ivresse, obtient un sursis simple pour six mois de prison.
Chevalier, en traitement, et qui dit avoir « tout appris des dangers de la drogue » obtient également un sursis simple pour trois mois de prison. Me Sema Akman plaide pour Laisney qu’elle qualifie de « vacataire de Morrison » et déjà bénéficiaire d’une mise à l’épreuve. Il en prendra une autre pour un sursis lui évitant six mois de prison contre l’obligation de soins et de travail (pendant 2 ans).
Quant à Morrison qui ne vit que d’aide sociale après beaucoup d’antécédents (stups, délits routiers, alcoolémies au volant en récidive), Me Christelle Beauvalet plaidera l’espoir d’une réinsertion.
Puisque son client avait « tout arrêté », un mois avant son interpellation et la découverte des « restes personnels » de drogues et de fonds saisis.
La confiscation de ces trouvailles est prononcée ainsi qu’une nouvelle mise à l’épreuve (2 ans) pour un autre sursis portant sur dix mois de peine carcérale. Les obligations sont de se trouver un travail et se faire soigner de ses addictions diverses (alcool et drogue).