Eure Infos

MAROCAINS, L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT ?

- D. Elh.

Bien sûr, les supporters se montrent parfois chambreurs, mais dans un esprit globalemen­t bon enfant. Non, on ne fermera pas les yeux sur l’expulsion un peu houleuse du défenseur Sofiane Ouijjane (81e). N’empêche qu’à quelques exceptions près, l’attitude d’une majorité de joueurs et dirigeants de l’ESJM Évreux paraît à des années-lumière de la renommée sulfureuse qui lui collait à la peau il y a une ou deux décennies.

Mieux : on a aussi vu dimanche dernier une équipe assez adroite dans l’entrejeu et pas avare d’efforts pendant 90 minutes. Un travail de longue haleine entrepris par Abdel Zenasni, 35 ans, arrivé à la tête de l’équipe l’été dernier alors que le club restait sur cinq ans d’autogestio­n. « Entraîner en district, c’est difficile, et encore plus à l’ESJM. Je suis venu pour essayer de remettre le club sur les bons rails. On va dire que jusqu’à la trêve, tout s’est idéalement passé à l’entraîneme­nt comme en match. Ensuite, comme partout, l’hiver a entraîné une désertion des séances. Seulement, ici les gars ne sont pas revenus au printemps et la deuxième moitié de saison a été très compliquée. »

Les anciennes gloires

Du coup, le titulaire du BMF a parfois été obligé de faire appel à d’anciennes gloires comme Farid Laïeb, auteur dimanche dernier à 43 ans d’une subtile réduction du score (1-2, 71e), ou des garçons comme Laurent «Blacko» Corréa et Mohamed Ziar, pour épauler le capitaine Saïd Marzoug (transfuge du Neubourg à l’hiver dernier) et les frères Moudine, fers de lance offensifs qui manquaient à l’appel (Farid après un carton rouge en demi-finale contre Prey, Karim pour raisons profession­nelles).

Après avoir dirigé l’école de foot d’Ivryla-Bataille, et entraîné presque toutes les catégories de jeunes de Pacy, le fils du célèbre dirigeant pacéen Mouss a donc débarqué au stade de la rue Kellermann de Nétreville dans un endroit particulie­r. De quoi se poser des questions sur son avenir. « Pourquoi ne pas rester ici, mais j’ai besoin de sentir des gens investis sur le long terme, pas seulement sur deux ou trois mois. La Coupe constitue l’arbre qui cache la forêt, car ici on se trouve à la limite du foot loisirs. Il y a une réflexion à mener pour les années à venir. Pourtant, derrière l’Évreux FC 27 qui ne lutte pas dans la même catégorie, il y a la place pour concurrenc­er des clubs comme Saint-Michel, les Portugais ou Arnières. »

 ??  ?? Abdel Zenasni (en médaillon), coach de l’équipe atypique des Marocains d’Évreux, finalistes de la Coupe de l’Eure.
Abdel Zenasni (en médaillon), coach de l’équipe atypique des Marocains d’Évreux, finalistes de la Coupe de l’Eure.

Newspapers in French

Newspapers from France