Bienvenue dans la Silicon Valley
Douze entreprises de l’Eure et de l’Orne ont candidaté auprès de la CCI pour accueillir dans leurs murs de jeunes entreprises innovantes (start-up), une version économique et industrielle de l’échange intergénérationnel.
Gilles Treuil connaît bien le Projet CCI Linkhub. Il fait partie de ceux qui l’ont mis sur pied lorsqu’il était encore président de la CCI. Aujourd’hui, c’est en tant que chef d’entreprise qu’il y participe. Le principe est simple : des entreprises du département et de l’Orne se portent candidates pour accueillir en leur sein une start-up, une entreprise innovante et naissante du numérique. Pour le moment douze sociétés (design, pharmacie, logistique, etc.) se sont proposées.
« On cherche le plus d’entreprises possibles » insiste Gilles Treuil, persuadé qu’offrir des domaines variés à explorer rendra le projet « plus sexy » auprès des jeunes entrepreneurs. Il s’évertue ainsi à faire tomber les réticences de celles qui craignent des piratages ou des problèmes de sécurité en brandissant l’exemple réussi de la BA 105, site sensible par excellence.
L’exemple réussi de la BA 105
Depuis un an, dans le cadre de la Smart’up (lire encadré), la base militaire accueille la start-up Watiz, fondée par trois Parisiens spécialisés dans l’analyse vidéo et la reconnaissance d’objets et de personnes dans une image : « Vous regardez une série, vous aimez bien la robe de l’actrice et bien on vous dit ce que c’est et où vous pouvez l’acheter » détaille Julien Capra, l’un des associés, heureux d’avoir fait le choix de s’implanter à Évreux.
Au-delà de son cadre de vie et de la proximité d’Évreux avec la région parisienne, c’est son tissu industriel qui a encouragé les Franciliens à sauter le pas : « C’est une façon d’être au plus proche de nos clients ». La qualité des relations avec la CCI, le réseau Entreprendre ou le personnel de la base a fait le reste. « Il n’y a pas de liens commerciaux avec la base aérienne mais que notre société y soit immatriculée nous fait gagner en crédibilité » fait remarquer Julien Capra. Lui et ses associés ont également pu apprécier les échanges avec les militaires : « Discuter nous permet de comprendre comment nos technologies pourraient être utilisées si on décidait de les développer dans le domaine de la sécurité ».
Relever le défi du numérique
Un intérêt réciproque assure Gilles Treuil : « Les gens de la base, l’équipe dirigeante comme les gens des services, ont trouvé intéressant de côtoyer des jeunes qui ont une autre vision de la vie. En tant que chef d’entreprise je suis toujours à la recherche d’innovation, alors je me suis dit : pourquoi pas chez moi ? » Il espère dorénavant que de jeunes entrepreneurs se disent pourquoi pas nous. Ils pourront aussi bénéficier des carnets d’adresses et parfois des machines des entreprises qui, par ailleurs, voient dans cet échange intergénérationnel l’occasion de sensibiliser leurs collaborateurs aux problématiques du numérique.