« Incarner le pôle de résistance dans l’Eure »
Si les candidats de la France Insoumise n’accèdent pas au second tour, les motifs de satisfaction sont bien là.
« C’est une blague ! » Réunis dans leur local de Navarre, candidats et sympathisants de la France Insoumise ne peuvent retenir leur amertume, alors que les chaînes de télévision viennent de communiquer des résultats nationaux décevants pour le parti de Jean-Luc Mélenchon qui réalise un faible score (11,02 %) comparé au premier tour de la présidentielle (19,58 %).
« Le réveil risque d’être difficile »
Candidate dans la deuxième circonscription, Nathalie Pacouret obtient un score dans la moyenne nationale : 10,66 %, tout en se classant 4e, derrière les candidats LREM, LR et FN. Consciente qu’il lui aurait été compliqué de s’imposer, la candidate Insoumise déplore un taux d’abstention record, tout en mettant en garde contre la majorité écrasante que le parti d’Emmanuel Macron est sur le point de gagner : « les électeurs de la France Insoumise ne se sont pas mobilisés. Pourtant, ce n’est pas parce que nous avons un nouveau président qu’il faut lâcher. Élu au premier tour de la présidentielle avec 24 % des voix, Emmanuel Macron va se retrouver avec les pouvoirs absolus… D’ici deux-trois mois, le réveil risque d’être difficile. »
Chefs de file à gauche
Mais la victoire sans nuance de la République en Marche sonne presque comme un appel à la mobilisation : « on va se structurer pour maintenir le mouvement, continuer la mobilisation » promet Nathalie Pacouret.
S’il regrette également le taux d’abstention « qui dessert traditionnellement
les candidats populaires, les gens en difficultés n’ayant pas utilisé leurs bulletins de vote », Michaël Desprès tire les leçons de ce scrutin : « on a raté la candidature du rassemblement avec le PS,
le PC… » mais porte un regard plutôt optimiste sur ce premier tour. Face à Bruno Le Maire qui totalise un peu plus de 44 % des suffrages, le candidat de la France Insoumise parvient tout de même à récolter 11,4 % des voix, ce qui le place en troisième
position sur une circonscription extrêmement scrutée au niveau national et lui donne une certaine légitimité : « les électeurs m’ont choisi pour l’opposition à Macron. La France Insoumise va incarner le pôle de résistance dans l’Eure devant les Verts et les autres formations dites de gauche. »