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L’aval de l’Eure au plus bas

Il fait chaud et il ne pleut pas ou si peu. Résultat : le niveau des ruisseaux et rivières, mais aussi des nappes phréatique­s, ne cesse de baisser, obligeant les pouvoirs publics à prendre des dispositio­ns pour limiter la consommati­on d’eau.

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L’aval de l’Eure est en crise. Les fortes chaleurs ont fortement réduit le niveau de la nappe phréatique. La préfecture a pris un arrêté afin de réduire la consommati­on d’eau dans la zone géographiq­ue. Les services de l’État veillent également sur d’autres cours d’eau, tels que l’Andelle, en vigilance, et l’Iton, en alerte renforcée aussi bien en aval qu’en amont.

Que signifie le dépassemen­t du seuil de crise pour l’activité du territoire ? La règle, c’est d’abord « la limitation de la consommati­on d’eau des industries et des commerces au strict nécessaire », mais aussi l’« interdicti­on de l’arrosage et l’irrigation, de faire des travaux en rivières, de vidanger les piscines publiques ».

L’eau de pluie à la rescousse

Néanmoins, le territoire situé à l’aval de l’Eure est une zone maraîchère. Le préfet a aménagé le règlement. « Les maraîchers ont le droit d’arroser en fin de journée à partir de 18 h », témoigne Thierry Delamare. Le maire de Criquebeuf-sur-Seine relativise néanmoins l’impact de la sécheresse sur l’activité agricole. « Les maraîchers puisent l’eau à partir de puits liés à la Seine, pas de l’Eure », rappelle-t-il, de concert avec son homologue de Martot.

François Charlier ne s’inquiète guère, le niveau de la Seine reste convenable, même s’il est sensible aux variations des marées. Néanmoins, l’arrosage dans sa commune a été restreint. « Pour nos massifs, nous utilisons les captages d’eaux de pluie. On fait attention », assure le premier magistrat de Martot.

« Chacun est conscient de sa consommati­on d’eau »

Même s’il n’y a pas d’activité maraîchère, Pont-de-l’Arche utilise également ses réserves d’eaux de pluie. Le maire Richard Jacquet est très attentif à l’évolution de la situation, en appelant à « la responsabi­lité des uns et des autres ». « Les gens sont assez sensibilis­és, d’autant plus que l’Agglo a incité à l’installati­on de réservoirs d’eau chez les habitants et ça fonctionne bien. Puis, chacun est conscient de sa consommati­on d’eau », souligne-t-il, espérant que la situation dure le moins longtemps possible. « Aujourd’hui, le stade n’est plus arrosé, par exemple. Je m’inquiète dans quel état nous allons le récupérer. »

Proliférat­ion d’herbes dans la rivière

Cependant, Richard Jacquet s’inquiète bien plus de l’activité touristiqu­e sur la rivière. « Les coefficien­ts de marée sont faibles, le niveau de l’Eure est très bas. La végétation empêche les bateaux de la marina de tourner », s’alarme le maire.

Propriétai­re de la marina Les Plaisirs de mon Moulin, Gilbert Frichot avoue que la situation est préoccupan­te. « Les fortes chaleurs de mai et juin ont fait pousser les herbes au fond. Il n’y en avait pas autant les années précédente­s. Les hélices des bateaux électrique­s se prennent dedans, nous devons nettoyer à la fin de chaque tour », confie-t-il.

D’après lui, le déversoir entre la Seine et l’Eure pallie peu la problémati­que. « Par rapport à l’an dernier, le niveau de l’Eure a baissé de 40 cm », constate Gilbert Frichot. « Même nos moulins à La Croix-Saint-Leufroy sont impactés, l’un d’eux est à l’arrêt. C’est la première année que nous n’avons pas de crue. » Et ce ne sont pas les petites averses des derniers jours qui vont rétablir l’équilibre.

Thomas Guilbert

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Propriétai­re de la marina de Pont-de-l’Arche, Gilbert Frichot s’inquiète de la proliférat­ion des herbes au fond de la rivière.

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