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Violences conjugales

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Un homme de 31 ans vient d’être condamné à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correction­nel d’Évreux.

Il a été reconnu coupable de violences commises à plusieurs reprises sur son épouse, en mai et juin 2016.

Des remarques sur ses vêtements

Domiciliés à Saint-Ouen-deThouberv­ille, l’homme et son épouse suivent une thérapie de couple, après sept ans de vie commune et deux enfants à la maison.

Le plus souvent le mari, d’origine turque, avait trouvé l’argument des vêtements portés par sa femme qu’il jugeait indécents : un tee-shirt aux manches trop courtes, par exemple, lors d’une sortie.

À ce sujet, le procureur de la République Eric Neveu lui fait remarquer qu’il se présentait en short et savates au tribunal devant les juges, dans une tenue pas vraiment correcte pour la circonstan­ce.

Le prévenu, chef d’entreprise, s’en est excusé, arguant ne pas avoir eu le temps de repasser chez lui entre son chantier et le tribunal, où il craignait d’arriver en retard.

Il pèse 100 kg, elle en fait 50

Mais en allant dans le détail des faits, il s’est avéré que les violences commises par l’homme sur sa conjointe étaient régulières.

Selon les juges, l’homme aurait été violent « plusieurs fois par an », ces violences consistant notamment à obtenir « plusieurs relations intimes non souhaitées ».

Des jets d’objets divers, des menaces - « Je vais te défoncer » - et des insultes souvent proférées devant les enfants étaient récurrents.

Le prévenu a indiqué à la barre : « Je pèse 100 kg, elle en fait 50. Et c’est vrai que parfois, je ne me maîtrise pas. » « J’ai juste voulu la plaquer contre le mur », dit-il également à propos de l’une des scènes de violence reprochée.

Quant à l’épouse présente au tribunal, qui n’a réclamé aucun dédommagem­ent, elle a attesté d’une sérénité retrouvée et totale grâce à la thérapie.

« Il sait qu’au moindre dérapage, je partirai », dit-elle à la barre. Mais le procureur a tenu à préciser que les violences au sein de ce couple, qui se dit « fusionnel », ont été exercées dès la première grossesse de la plaignante.

Comme le prévenu semblait amnésique sur certains faits graves, il lui faudra poursuivre les soins réparateur­s des syndromes post-traumatiqu­es, a estimé Eric Neveu.

Pour l’avocate du prévenu, les violences commises « appartienn­ent au passé, puisque la thérapie a fonctionné ». Et elle est remontée à la prime jeunesse du prévenu qui n’a connu, ditelle, que la violence du père sur lui et sur sa mère, dès l’âge de trois ans, lors de son arrivée en France.

Le tribunal a condamné le prévenu à huit mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve pendant deux ans.

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