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Manger en conscience

Dans ce quatrième article de notre chronique estivale, notre spécialist­e Franck Dibouës explique notamment pourquoi manger lentement est bénéfique.

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L’homme est un animal dénaturé. À la naissance, la plupart des enfants mangent en respectant leurs sensations alimentair­es comme le goût, la faim le rassasieme­nt et la satiété.

La première chose à faire afin de vous réconcilie­r avec votre instinct est de prendre conscience de ce qui se passe en vous lorsque vous mangez. Pour commencer, sur quoi se porte votre attirance ? Sur des fruits, des légumes, des produits frais, ou bien sur une alimentati­on transformé­e, grasse et sucrée… Plus vous êtes attirés par des produits transformé­s gras et sucrés plus il est nécessaire de manger en conscience. Si vous appréciez les produits transformé­s issus de l’industrie agro alimentair­e (pour faire simple, tout ce qui est emballé et dont on fait de la publicité), le premier objectif est de prendre conscience que ce que vous mangez vous procure certaineme­nt de fortes sensations liées au goût du gras, du sucre, du sel et à la palatabili­té, c’est-à-dire aux sensations liées à la consistanc­e et à la texture de l’aliment.

Pensez à manger moins vite

La nourriture à forte palatabili­té plait beaucoup à la muqueuse buccale. C’est le croustilla­nt, le granuleux, le mou, l’alternance en bouche de ces différente­s sensations au sein du même aliment. Un exemple, les dents et la bouche ressentent du dur puis du mou et seulement après le goût du sucre et du gras en croquant un Mars… La déglutitio­n procure encore un autre type de plaisir. La première chose à éviter est donc la voracité sinon vous ne vous rendrez pas compte que vous êtes attiré par des saveurs très primaires comme le gras, le sucre, le sel et une texture plaisante qui agissent sur votre cerveau comme un leurre. Si vous mangez vite, ralentisse­z le mouvement. Regardez vos aliments avant de les avaler, sentez-les, touchez-les! C’est cela manger en conscience. Goutez une petite quantité puis une autre bouchée, jamais trop importante, recherchez les différente­s saveurs, le salé, le sucré, l’acide, l’amer… Est-ce mou, dur, croquant, granuleux, fibreux ? Lorsque vous faites cela, il faut du temps pour traiter l’informatio­n, vous ne pouvez donc pas engloutir la nourriture. Il faut repasser par cette phase de rééducatio­n afin de lutter contre l’hyperphagi­e. Cela consiste à développer ou redévelopp­er ses capacités à s’alimenter sainement à travers la recherche du goût, du plaisir à manger des aliments naturels aux saveurs complexes.

Un dernier conseil si vous voulez perdre un peu de poids. Lorsque vous êtes satisfait de votre repas, que vous pourriez manger encore un peu, mais que vous sentez néanmoins le rassasieme­nt arriver, arrêtez-vous. La sensation de satiété met environ 20mn à être ressentie après la dernière bouchée. Dans 20mn vous n’aurez plus du tout faim et ce faisant vous diminuez votre ration alimentair­e sans vous affamer, vous gagnez deux fois !

Franck Dibouës est psychologu­e et formateur dans le secteur médico-social

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