Duvauchelle en tête d’affiche
Silence, on tourne ! Du 23 au 29 août, le 7e art sera à l’honneur avec la vingt-sixième édition de l’Eure fait son cinéma. À Évreux, et pour 4 euros la séance, seront diffusés 41 films, dont 16 en avant-premières (*)…
Le livre d’or vaut toutes les campagnes de pub ! Ces deux dernières décennies, il révèle le passage, à Évreux, d’acteurs et réalisateurs aussi divers que Dupontel, Lanvin, Canet, Wilson, Carré, Lindon, Niney, Klapisch, Lelouch, Annaud, Dupeyron, Debbouze…
La concurrence d’Angoulême !
Cette année, pourtant, la nouvelle directrice du Pathé, Nataly Lavigne, a «galéré» pour séduire quelques pointures du 7e art hexagonal.
« Entre septembre et février, on appelle tous les distributeurs possibles pour savoir s’ils sont en capacité de venir à Évreux. Mais cette année, par exemple, sur une vingtaine de demandes, huit seulement se sont soldées par un résultat positif » Comprenez que la manifestation ébroïcienne est condamnée à essuyer les plâtres puisque dans le même temps, se déroule le festival d’Angoulême. Un rendez-vous qui séduit davantage les têtes couronnées…
« Un temps fort en période creuse »
Cette année, la dénomination change, l’Eure fait son cinéma se substituant à l’emblématique Place aux cinémas. Mais la qualité du plateau demeure avec, en haut de l’affiche, Nicolas Duvauchelle et Tonie Marshall, excusez du peu !
Mais Nataly Lavigne est la première à en convenir, les avantpremières ont tendance à perdre de leur attractivité.
« Le retour sur investissement reste minime, notamment en termes d’entrées » On en veut pour preuve le malheureux Jugnot, arrivé éreinté à Évreux - « excusez-moi, c’est ma 25e présentation en l’espace d’un mois et demi » -, et dont l’opus C’est beau la vie quand on y pense se traduira par un four populaire et artistique.
Bref, entre la concurrence d’Angoulême et les validations qui se transforment en refus - « au dernier moment, les réalisateurs prétextent que les copies de leur film ne sont pas prêtes » -, l’Eure fait son cinéma doit jouer des coudes pour « transformer une période creuse en temps fort », dixit la représentante du Conseil départemental qui injecte 85 000 euros pour pérenniser une manifestation baptisée en 1991.
Du drame à la comédie
Officiellement lancée au Neubourg - avec la programmation de l’École buissonnière -, la manifestation prendra son véritable envol, le 23 août, dans les trente-deux salles que compte le département.
Mais une nouvelle fois, le multiplexe ébroïcien va se tailler la part du lion, avec une palme d’or (The Square), la bagatelle de 483 séances et 16 avant-premières, dont la moitié en présence du réalisateur ou des acteurs.
« Il y en a pour tous les goûts et tous les genres, du thriller à la comédie en passant par le drame, l’horreur et la science-fiction » apprécie Nataly Lavigne qui étrennera ses galons avec Tout nous sépare, porté par le duo Thierry KlifaNicolas Duvauchelle.
Duvauchelle ? Mais c’est ce «jeune premier» qui promène sa nonchalance dans Les corps impatients, Le grand Meaulnes, La fille du RER et, bien sûr, Polisse. Après Pierre Niney, guest star du cru 2016, le Pathé tient là sa tête d’affiche.
Dans un autre registre, le public ébroïcien - que le réalisateur Radu Mihaileanu qualifie de « subtil et populaire à la fois » -, pourra échanger avec Tonie Marshall et Nicolas Vanier. Deux réalisateurs déjà croisés sur la grande scène du Pathé, là où on espère que s’affranchiront des codes les héritiers de Cédric Klapisch et François Ozon. À moins que le festival d’Angoulême ne les détourne, définitivement, de la scène ébroïcienne…
A. Guillard (*) Réservations conseillées sur le site du cinéma Pathé Évreux.