Dépressif, il met le feu à un hangar
Le hangar d’une propriété de Cesseville a été entièrement détruit par les flammes au cours de la nuit du 18 au 19 août. Le sinistre, ayant provoqué l’explosion de bouteilles de gaz entreposées sur place, aurait pu prendre une dimension insoupçonnée sans une forte mobilisation des pompiers.
Une origine criminelle
L’origine du feu étant criminelle, la corrélation avec l’interpellation, la même nuit, entre Cesseville et Rouen, d’un automobiliste pour conduite sans permis et sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants a rapidement été établie. D’autant que l’homme, Alexandre, 37 ans, demeurant en banlieue rouennaise était l’ancien « gendre » des propriétaires. Présenté au tribunal en comparution immédiate, le prévenu a demandé un délai pour préparer sa défense.
Reste que l’affaire a été évoquée.
« Je voulais tout simplement récupérer ce qui me restait de mon enfant » n’a-t-il cessé de répéter. Cette version des faits, comme on l’apprendra plus tard par son avocate, est exacte. Pourtant, le procureur s’est montré inflexible et a demandé un mandat de dépôt jusqu’au jugement du 28 septembre. « Quand on joue avec le feu, on ne peut pas occulter les conséquences » a martelé le parquet. Bien évidemment la défense a demandé un placement sous contrôle judiciaire. « Mon client n’est pas dangereux. Il venait simplement récupérer des souvenirs de son fils en s’éclairant avec des papiers enflammés. Depuis deux ans, il n’arrive pas à voir son fils. Il a porté plainte contre son ancienne compagne qui lui a volé son matériel de tatoueur et les objets de son enfant pour les entreposer dans le hangar de son père. En attendant, ses parents sont prêts à l’héberger en Ile-de-France. » Dans le box, Alexandre était visiblement en proie à une violente dépression. « Je présente mes excuses. Je n’ai jamais pensé à de telles conséquences et je ne veux de mal à personne. Je souhaite juste voir mon fils. Je porte plainte tous les quinze jours et je ne le vois toujours pas… » a affirmé le prévenu dans un souffle.
Prudent, le tribunal a suivi le parquet et décidé le mandat de dépôt estimant que le prévenu, déjà condamné pour stupéfiants, était, cette nuit-là sous l’emprise de l’alcool et de psychotiques. D’où une altération du comportement ne permettant pas d’exclure des attitudes à risques.