LE BASKET, SON DADA
Tous ceux qui ont fréquenté le gymnase JeanMoulin à partir des années 60, puis Pablo-Neruda et ensuite la salle Jean-Fourré à la fin des années 80, ont forcément aperçu ou devisé avec un des plus fervents supporters de l’ALM basket. Pas forcément démonstratif, le bonhomme vivait sans doute intérieurement chaque match, lui qui fut en son temps un entraîneur et un dirigeant dévoué, avant de devenir un précurseur du passage vers le professionnalisme au début des années 80.
Rolland Plaisance aura en effet voué une grande partie de son existence à la balle orange. Et quand il devint maire d’Évreux en 1977, son enthousiasme s’avérait tel qu’il était impossible de ne pas le suivre. Jean-Louis Dumora, président pendant plus de vingt ans jusqu’en 2001, se souvient. « Il a accompagné le mouvement avec toute l’implication possible. À Évreux, tu savais qu’il fallait soutenir le basket, car monsieur le maire adorait ça. Ça pouvait être un apport financier de la part de partenaires, ou l’embauche de joueurs comme Thierry Desfresnes et tant d’autres. »
« Il ne ratait pas un match »
Avant cela, JLD se rappelle sa première rencontre avec Plaisance. « J’étais joueur à ce qui s’appelait à l’époque l’ASM, et lui entraîneur. Il habitait de l’autre côté du gymnase, rue Jean-Moulin, et trimbalait les gamins partout. Nous, on se battait pour ne pas monter dans sa voiture, car il conduisait comme un pied tellement il passait de temps à parler. »
Les années suivantes, les deux hommes font passer l’ALM – « c’est lui qui avait demandé à changer le nom en 1968 » – dans une autre dimension, jusque vers le professionnalisme et même la Pro A de 1995 à 2001. « Il ne ratait pas un match. J’ai d’ailleurs été scandalisé le jour où Jean-Louis Debré, qui lui a succédé comme maire et n’était pourtant pas un mauvais homme, ne l’a plus invité à la salle. »
À l’ALM, son ombre rôdera encore quelques décennies dans les travées de la rue de Coudres et les gymnases de la ville. D. Elh.