Deux départs, mais une victoire
Alors qu’il restait bien peu d’essence dans le moteur, avec une Kuciakova sur une jambe et sur le départ, les Ébroïciennes sont allées au bout d’elles-mêmes pour se défaire de Chamalièroises accrocheuses (3-1).
La scène paraît presque incroyable. Les volleyeuses de l’Évreux VB, exsangues après huit sets disputés en 48 h et une victoire contre Chamalières (3-1), s’étreignent et bouclent un tour d’honneur au ralenti.
Olivier Lardier chipe alors le micro au speaker du soir pour rejoindre le centre du terrain. « Mesdames et messieurs, je veux juste prendre deux minutes de votre temps. Tout d’abord pour vous remercier, mais aussi pour vous informer que Nada Mitrovic a quitté le club pendant la trêve. Ce soir, c’était également le dernier match de Marka Kuciakova. Je vous demande de l’applaudir, elle le mérite. Merci… »
Le public sur le départ s’exécute. La joueuse slovaque et l’entraîneur tombent alors dans les bras. Les deux ont les yeux humides.
Bien parties
Deux heures plus tôt, une lutte intense a débuté entre les deux relégables : le rétrogradé de la 6e place (suite aux 4 pts de malus infligés à la trêve) et le dernier de la classe. Une bataille de services avec deux réceptions mises à rude épreuve. Les Auvergnates sont freinées par leur propension à donner les points : 2 à 7-5 ; 5 à 16-10. Les Normandes s’appuient, elles, sur une grosse défense quand en attaque, Monika Salkute frappe efficacement. Amalric tire les ficelles et Zongo monte doucement en température (20-13 ; 25-21).
L’EVB connaît dans le 2e set une sérieuse chute de tension. La réception est un peu moins précise, les passes moins ajustées, les attaques moins percutantes. Moins + moins + moins = 4-10 au premier temps-mort d’Olivier Lardier. Ola Szafraniec entre en résistance (7-11 ; 11-13). Nouveau coup de l’élastique (13-18). L’élastique se rétracte (18-18), puis craque (22-25).
Rincées, mais heureuses
Vient alors le Zongo show. Monika Salkute commence à fatiguer, aussi l’internationale tricolore prend-elle le relais. Et elle cogne, durement (2-4 ; 7-4 ; 13-11). Ébroïciennes et Chamalièroises rivalisent d’intensité, elles délivrent un volley spectaculaire, économe en fautes (1815). La différence en fin de set vient de la défense. Le collectif evébiste remonte plus de ballons que celui du VBCC. D’ailleurs, Léandra Olinga conclut sur un bloc fracassant (25-18).
Les Ébroïciennes en ont plein les bottes. Depuis maintenant 1 h 30, elles usinent contre d’opiniâtres auvergnates (6-4 ; 9-9 ; 11-12). Chamalières gâche quelque peu la marchandise. A 16-15, Olivier Lardier est obligé de prendre un temps-mort supplémentaire, après celui réglementaire, pour que le kiné termine un bandage sur la cuisse de Kuciakova. Une ailière qui ressemble à un avion cloué au sol. Mais le VBCC, toujours à 16-15, a déjà commis six fautes. Quatre seront encore à venir, alors que les débats demeureront extrêmement tendus (18-19 ; 21-19 ; 21-21). Deux blocs des passantes Viggars et Aispurua feront la différence, comme deux derniers plombs de Salkute, alors que son fusil était presque vide (25-23).