Asceric (ALM Evreux) : «Je ne suis pas satisfait»
* Neno Asceric (coach de l’ALM Evreux) : « Ce soir, je ne cache pas que je ne suis pas satisfait. Quand tu mènes deux fois à +20, la première fois après 10 minutes, puis la deuxième fois dans le troisième quart-temps… Il ne faut pas trop analyser. La dernière action est l’analyse du match : on mène à + 4 et on cherche à contrer le shoot adverse à 3-points. Je ne sais pas quoi dire. Dans mes deux derniers temps-morts, j’ai donné la consigne de switcher et de ne pas encaisser de 3-points. Et que se passe-t-il ? On encaisse 4 paniers à 3-points. On parle de quoi ? Et ce n’est pas que la faute des jeunes. C’est aussi celle des joueurs expérimentés. Il faut régler le problème, car ce soir on n’a pas été punis, mais un jour ou l’autre on va l’être. Je ne me rappelle pas quand j’ai vécu un match pareil. J’avais prévenu que le match pouvait être très difficile si on ne le prenait pas au sérieux. Pourquoi ? Parce qu’en l’absence de ses Américains, Pau n’avait rien à perdre. Alors, j’avais fixé trois choses : la sérénité, l’attitude et la concentration. On savait qu’ils allaient jouer zone 3-2 et ils ont aussi essayé zone 2-3.
Au premier quart-temps, on a bien travaillé. Après, je ne sais pour quelle raison, on arrête de jouer, on précipite les passes, et on perd des ballons comme des Poussins. Je peux comprendre que l’on perde des ballons à cause d’une défense agressive, mais nous on perd 20 ballons tout seuls, comment c’est possible ? Bien sûr, je suis très content avec la victoire, mais je ne suis pas satisfait du match. On a joué un très bon basket pendant 20 minutes, peut-être 25, mais on a fait 15 minutes catastrophiques. C’était le jour et la nuit, tout d’abord tu as une équipe extraordinaire, et après ce n’est plus la même. Tu reconnais les visages, mais pas le jeu. Tu te demandes pourquoi… Et c’est arrivé plusieurs fois pendant le match. On s’est bien repris au troisième quarttemps, on se remet à +20, mais quand on a fait les rotations on n’a pas su empêcher Bruyas de nous tuer à 3-points.
Le job de coach n’est pas facile. Pau a joué relâché, son petit meneur a mis des shoots improbables, ils ont marqué quatre 3-points avec la planche, c’est quand on laisse faire que les choses se passent comme ça. Ce soir, on n’était pas dans le rythme face à 40 minutes de défense de zone, mais ça aurait pu être facile si on avait su gérer nos 20 points d’avance sans ballons perdus et avec plus de concentration. Dans le quatrième quart-temps, Pau avait 4 fautes et nous 1. Je ne sais plus combien de fois j’ai dit d’aller provoquer leur 5e faute, mais les joueurs ont préféré essayer de shooter à 3-points. J’espère que ça va faire partie de leur apprentissage. Contre Aix-Maurienne, on avait +10 à 1 minute 50 de la fin et on a perdu le match… Bon, aujourd’hui, on n’a pas perdu. »
« Bartecheky (Pau) : Ce n’est pas passé loin, mais ce n’est pas passé »
* Eric Bartecheky (coach de l’Élan Béarnais) : « Clairement, on a eu un mauvais départ. On a effectivement dix pertes de balles à la mi-temps, dont déjà beaucoup dans le premier quarttemps. Donc, ça n’aide pas. Et même en défense, on n’a pas fait ce qu’on voulait faire et on a donné trop de points. Évreux a une statistique de réussite de 70 % à l’intérieur, ils ont marqué 20 paniers sur 29, et il est certain qu’on ne voulait pas donner autant de paniers en dessous. Mais ce qui m’ennuie le plus, c’est la situation dans laquelle on est actuellement. Depuis la fin 2023, on joue sans nos deux arrières,
Michael Oguine et notre meneur américain Kendall Anthony. Ça complique tout, car il nous reste des gamins derrière comme Dalil Hadi qui a été obligé de jouer 38 minutes. C’est un jeune qui sort du centre de formation pour être seul titulaire en Pro B. Ce qu’il fait c’est bien, mais ce n’est pas le genre d’équipe qu’on souhaite avoir.
En ce moment, on doit faire le dos rond. Ce qui est malheureux, c’est qu’à Rouen ou à Évreux on est dans le match à la fin et ça se joue à une possession. Mais voilà, normalement on n’est pas censé être dans ce type d’équilibre d’équipe, et donc il faut faire le dos rond. Certes, on a un groupe qui est bien et qui ne lâche pas, mais c’est surtout lié au contexte. Les joueurs savent qu’ils ne sont pas nombreux et ils jouent un peu plus décomplexés, car c’est notre situation qui veut ça. Mais il faut vite que l’on retrouve tout le monde, car ça a des impacts sur tout et notamment la qualité des entraînements. J’espère qu’on pourra récupérer tout le monde la semaine prochaine pour pouvoir repartir, car on était à 7 victoires et 4 défaites et ce soir on se retrouve en négatif à 7 victoires et 8 défaites. Il faut dire qu’on a joué nos trois derniers matches en étant diminué. Ce soir, ce n’est pas passé loin, mais ce n’est pas passé. »