Un nouveau parti politique prône la sortie de la Pologne de l’UE
Robert Bakiewicz est l'une des figures du nationalisme en Pologne. Il se lance désormais dans une nouvelle bataille politique avec la création d'un parti souverainiste catholique : Indépen‐ dance.
Son programme s'appuie sur une idée simple : la sortie de la Pologne de l'Union européenne. La formation pro‐ pose aussi le service militaire obliga‐ toire, l'éducation patriotique, un accès plus facile aux armes et l'arrêt des poli‐ tiques climatiques et migratoires de l'UE.
"L'Union européenne est aujour‐ d'hui un fardeau, quelque chose de dé‐ passé", assure Robert Bakiewicz.
Ce "sera un fardeau pour notre économie, ce qui signifie que dans la sphère commerciale, financière et ma‐ térielle, c'est une perte pour nous, et dans la sphère culturelle, c'est la des‐ truction complète de tout ce sur quoi l'Europe était basée", poursuit-il.
Le soutien à l'Union européenne décline en Pologne. 20% des habitants se disent favorables à une sortie du projet commun. Les observateurs ex‐ pliquent cette tendance par la contro‐ verse sur les céréales ukrainiennes, mais aussi à cause du précédent gou‐ vernement ultra-conservateur dirigé par le parti Droit et Justice.
"En raison du manque de commu‐ nication positive autour de l'Union eu‐ ropéenne, pendant huit ans la Pologne a connu des récits anti-européens de plus en plus fréquents que le gouverne‐ ment utilisait pour ses échecs et il y avait de plus en plus de "Polexit" dans l'espace d'information, c'est pourquoi cette chute se produit", estime Maja Mazurkiewicz analyste pour Al‐ liance4Europe.
Les Polonais ont pourtant porté au pouvoir l'année dernière une coalition pro-européenne emmenée par Do‐ nald Tusk. Depuis ce scrutin, le sou‐ tien repart à la hausse.
"La philosophie du gouvernement du Premier ministre Donald Tusk est de définir clairement ses attentes et ses raisons au sein de la communauté [eu‐ ropéenne], mais aussi d'être capable de construire des alliances autour de son opinion", souligne Magdalena Sob‐ kowiak-Czarnecka, en charge des af‐ faires de l'Union européenne auprès du cabinet du Premier ministre polonais.
"Quiconque s'interroge aujourd'hui sur le scénario d'une sortie de l'Union européenne devrait répondre à la ques‐ tion suivante : où en serions-nous face à la guerre en Ukraine, face à l'agres‐ sion de la Russie contre l'Ukraine, si nous, en tant que Pologne, ne faisions pas partie de l'Union européenne et de l'OTAN aujourd'hui ?", interroge-t-elle.
Les prochaines élections locales prévues le 7 avril donneront une indi‐ cation sur la direction que les Polonais souhaitent prendre entre euroscepti‐ cisme ou euro-enthousiasme.