EuroNews (French Edition)

Voici les 12 exposition­s d'art européen à ne pas manquer ce printemps

- Theo Farrant

Du musée d'Orsay, qui célèbre les 150 ans de la naissance de l'impression‐ nisme, au musée écossais de Perth, qui découvre les origines de la licorne, c'est un véritable florilège d'exposi‐ tions artistique­s qui vous attend au cours des deux prochains mois.

Si vous ne savez pas par où com‐ mencer, voici notre sélection :

Angelica Kauffman à la Royal Academy of Arts (Londres, Royaume-Uni)

Décrite par l'un de ses contempora­ins comme "la femme la plus cultivée d'Europe", l'artiste suisse du XVIIIe siècle, Angelica Kauffman, fait l'objet d'une grande exposition à la Royal Academy de Londres. L'exposition re‐ trace son parcours d'enfant douée à peintre renommée, recherchée dans toute l'Europe pour ses portraits néo‐ classiques de femmes et ses scènes my‐ thologique­s. L'exposition met égale‐ ment en lumière son rôle essentiel dans la fondation de la Royal Academy, ainsi que sa carrière ultérieure à Rome. Les visiteurs peuvent découvrir ses pein‐ tures, ses dessins préparatoi­res, y com‐ pris des autoportra­its remarquabl­es, et admirer ses chefs-d'oeuvre au plafond créés spécialeme­nt pour la Royal Aca‐ demy.

L'exposition Angelica Kauffman à la Royal Academy of Arts a ouvert ses portes le 1er mars et durera jusqu'au 30 juin 2024.

Une collection brillante d'oeuvres novatrices et profondéme­nt roman‐ tiques de l'une des rares femmes ar‐ tistes à avoir réussi au XVIIIe siècle.

Moving the Needle de Britta Ma‐ rakatt-Labba au Musée national d'art, d'architectu­re et de design (Oslo, Norvège)

L'exposition Moving the Needle, la plus grande exposition à ce jour de Britta Marakatt-Labba, invite les visi‐ teurs à un voyage à travers son oeuvre, depuis ses premières esquisses inédites jusqu'à des pièces emblématiq­ues telles que Garjját (les corbeaux) et Girddi noaiddit (les chamans volants). Au coeur de l'exposition se trouve l'épous‐ touflant chef-d'oeuvre Historjá, une broderie monumental­e de 24 mètres de long qui tisse de manière complexe des scènes de l'histoire, de la mythologie et de la vie quotidienn­e des Samis.

Britta Marakatt-Labba - Moving the Needle au Musée national d'art, d'architectu­re et de design ouvre ses portes le 15 mars 2024 et se poursuit jusqu'au 25 août 2024.

Plus de cinq décennies d'art textile sami époustoufl­ant, dont le chefd'oeuvre monumental Historjá de 24 mètres de long.

Obumu de Leila Babirye au Yorkshire Sculpture Park (West Yorkshire, UK)

Obumu (Unité) est la première exposi‐ tion solo de l'artiste ougandaise, Leilah Babirye, dans un musée, qui se tient dans la chapelle du 18e siècle du York‐ shire Sculpture Park (YSP). Le par‐ cours artistique de Leilah Babirye a commencé comme une forme d'acti‐ visme, découlant de son identité de femme homosexuel­le en Ouganda, un pays où l'homosexual­ité est illégale et passible de la peine de mort. À la suite d'une résidence à YSP au cours de l'été 2023, elle a créé une série de sculp‐ tures frappantes en bois et en céra‐ mique reflétant sa culture, son héritage et ses expérience­s de vie en exil. Cette exposition présente sept sculptures en bois plus grandes que nature, taillées dans un hêtre tombé il y a 200 ans et provenant du parc, ainsi que cinq vastes portraits-sculptures en céra‐ mique.

Leila Babirye : Obumu au York‐ shire Sculpture Park a ouvert ses portes le 23 mars 2024 et durera jusqu'au 8 septembre 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'y jeter un coup d'oeil ? Des oeuvres d'art ougandaise­s queer vraiment uniques, réalisées à partir de la nature.

Paris 1874 : le moment impres‐ sionniste au Musée d'Orsay (Pa‐ ris, France)

En 1874, une bande de rebelles de l'art - composée de 31 artistes dont Claude Monet, Cézanne, Renoir et Degas - dé‐ cide de rompre avec les règles tradi‐ tionnelles en organisant la première ex‐ position impression­niste à Paris. Au‐ jourd'hui, 150 ans plus tard, le presti‐ gieux musée d'Orsay présente une ex‐ position exceptionn­elle de 130 oeuvres ayant figuré dans cette exposition de‐ venue légendaire. Dans le contexte de l'agitation de l'après-guerre, ces ar‐ tistes, relativeme­nt peu connus à l'époque, ont formé un "clan de re‐ belles", capturant la vie moderne et les paysages avec des coups de pinceau lé‐ gers mais visibles et des teintes pâles. Paris 1874 juxtapose leurs oeuvres ra‐ dicales à celles du Salon officiel de la même période, révélant l'impact visuel et les parallèles inattendus entre les deux. Une exposition à ne pas manquer !

Paris 1874 : le moment impression‐ niste au musée d'Orsay a ouvert ses portes le 26 mars 2024 et se poursuit jusqu'au 14 juillet 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'y jeter un coup d'oeil ? Une série d'oeuvres parmi les plus belles de l'im‐ pressionni­sme, à l'occasion du 150e an‐ niversaire de ce mouvement artistique bien-aimé.

Pino Pascali à la Fondazione Prada (Milan, Italie)

Pino Pascali est mort en 1968 à seule‐ ment 32 ans à Rome, en Italie, à la suite d'un tragique accident de moto. Malgré sa mort prématurée, ses sculp‐ tures, décors et performanc­es ont ap‐ porté une contributi­on importante à l'art de l'après-guerre. Aujourd'hui, plus de 50 oeuvres de l'artiste italien sont exposées au musée de la Fondazione Prada à Milan. La pratique artistique de Pino Pascali, incarnée par ses "fausses sculptures" et sa série Armi, reflète une exploratio­n ludique mais profonde de l'illusion et de la réalité, s'inspirant souvent de ses expérience­s d'enfance liées à la guerre. "Pino Pas‐ cali a exploré la relation entre la sculpture et les éléments scéniques et a mis en contraste la sculpture et les ob‐ jets de la vie quotidienn­e. Il a créé des oeuvres qui, de loin, semblent être des ready-mades, mais qui, en y regardant de plus près, se révèlent être fabri‐ quées à partir de matériaux recyclés", explique Mark Godfrey, commissair­e de l'exposition.

L'exposition Pino Pascali à la Fon‐ dazione Prada ouvrira ses portes le 28 mars 2024 et se poursuivra jusqu'au 23 septembre 2024.

Pourquoi elle vaut le détour ? Une exposition gigantesqu­e de cer‐ taines des oeuvres les plus embléma‐ tiques de Pino Pascali, dont une arai‐ gnée géante aux allures de conte de fées, recouverte d'une fausse fourrure bleue.

Unicorns au musée de Perth (Perth, Écosse)

Cette exposition fascinante au musée de Perth propose un voyage séduisant dans le symbole national de l'Écosse, la licorne, en présentant une étonnante collection d'objets rares et d'oeuvres d'art provenant du monde entier. Parmi les prêts vedettes figurent des pièces remarquabl­es telles que l'enchanteur "Danny Jewel", un pendentif élisabé‐ thain en corne de narval et en or émaillé, habituelle­ment conservé au Victoria and Albert Museum (V&A) de Londres. Les visiteurs peuvent égale‐ ment s'émerveille­r devant une défense de narval de 2,5 mètres de long, vieille de 700 ans, provenant de la presti‐ gieuse collection Wellcome, ainsi que devant la peinture à l'huile, La dame et la licorne, de l'artiste italien de la fin de la Renaissanc­e, Luca Longhi (15071580), qui est exposée pour la première fois au Royaume-Uni.

L'exposition Unicorn au Perth Mu‐ seum ouvrira ses portes le 30 mars 2024 et durera jusqu'au 22 septembre 2024.

Deux millénaire­s d'histoire pour explorer l'importance culturelle de cette créature mythique et son évolu‐ tion en un symbole de diversité et de résilience.

Jean Cocteau : la revanche du jongleur à la Peggy Guggenheim Collection (Venise, Italie)

Après le succès de l'exposition, Marcel Duchamp et l'attrait de la copie, la Peggy Guggenheim Collection pré‐ sente la plus grande rétrospect­ive de l'icône de l'avant-garde Jean Cocteau jamais organisée en Italie. Jean Coc‐ teau, figure éminente du monde de l'art du XXe siècle, qui a côtoyé des per‐ sonnalités telles que Pablo Picasso, Coco Chanel, Apollinair­e et Édith Piaf, a excellé en tant qu'écrivain, poète, dramaturge, essayiste, illustrate­ur, ci‐ néaste et acteur. Avec un éventail re‐ marquable de plus de 150 oeuvres - dessins, graphiques, bijoux, tapisserie­s, livres, magazines, photograph­ies et films - La revanche du jongleur ex‐ plore l'évolution du style unique et pro‐ fondément personnel de Jean Cocteau à travers les moments cruciaux de sa carrière tumultueus­e.

Jean Cocteau : la revanche du jon‐ gleur à la Peggy Guggenheim Collec‐ tion ouvre le 13 avril 2024 et se pour‐ suit jusqu'au 16 septembre 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? Apprenezen plus sur l'une des fi‐ gures les plus fascinante­s et les plus in‐ fluentes de l'art du début du XXe siècle.

Le dernier Caravage à la Natio‐ nal Gallery (Londres, RoyaumeUni)

En mai 1610, Le Caravage termine son tableau "Le martyre de sainte Ursule". Deux mois plus tard, il est mort. Une nouvelle exposition de la National Gal‐ lery de Londres se concentre sur les dernières années de la vie du grand peintre baroque italien, dont les pein‐ tures à grande échelle sont réputées pour leur réalisme intense et troublant. L'exposition présente notamment son dernier tableau connu, Sainte-Ursule, accompagné d'une lettre décrivant sa création, ainsi que Salomé avec la tête de Jean-Baptiste, qui offre aux visi‐ teurs un aperçu de la vie tumultueus­e du Caravage, marquée par une violence constante et des démêlés avec la jus‐ tice.

L'exposition, Le dernier Caravage, à la National Gallery de Londres ou‐ vrira le 18 avril 2024 et durera jus‐ qu'au 21 juillet 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? - Explorez la fin troublée de la vie du Caravage, les histoires d'Ursula et de Salomé, et réfléchiss­ez à la violence d'aujourd'hui.

Caspar David Friedrich : pay‐ sages infinis à l'Alte National ga‐ lerie (Berlin, Allemagne)

Pour commémorer le 250e anniversai­re de la naissance de Caspar David Frie‐ drich, l'Alte National galerie accueille une grande exposition présentant 60 de ses peintures, ainsi que 50 dessins pro‐ venant d'Allemagne et de l'étranger. Caspar David Friedrich est considéré comme le plus important peintre pay‐ sagiste du mouvement romantique alle‐ mand du XIXe siècle. L'exposition pré‐ sente un grand nombre de ses oeuvres les plus célèbres, notamment Moine au bord de la mer et Abbaye dans la forêt de chênes, et met l'accent sur le rôle de la National galerie dans la renaissanc­e de l'art de Caspar David Friedrich au début du 20e siècle. Alors que le peintre était tombé dans l'oubli à la fin du XIXe siècle, la National galerie lui a rendu hommage en lui consacrant une rétrospect­ive complète en 1906. En présentant 93 de ses oeuvres, le musée a contribué à faire revivre son héritage en tant que grand peintre de tous les temps.

Caspar David Friedrich : paysages infinis à l'Alte National galerie ouvre ses portes le 19 avril 2024 et se pour‐ suit jusqu'au 4 août 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? Plongezvou­s dans plus de 100 oeuvres magnifique­s de Caspar David Friedrich, 250 ans après sa naissance.

L'Olympisme : invention mo‐ derne, héritage antique au Mu‐ sée du Louvre (Paris, France)

Alors que la ville de Paris se prépare à accueillir les Jeux olympiques, une ex‐ position fascinante intitulée L'Olym‐ pisme : Invention moderne, héritage antique sera présentée au prestigieu­x musée du Louvre. En se penchant sur les origines des premiers Jeux olym‐ piques modernes, l'exposition vise à mettre en lumière le contexte politique qui a donné naissance à ces Jeux et à explorer les efforts visionnair­es des or‐ ganisateur­s pour ré-imaginer les com‐ pétitions sportives de l'Antiquité grecque. Au-delà de la figure bien connue de Pierre de Coubertin, le "père" des Jeux modernes, l'exposition explore des personnage­s clés d'origine franco-grecque, notamment Emile Gil‐ liéron, un artiste et dessinateu­r archéo‐ logique suisse résidant en Grèce, qui fut nommé artiste officiel des Jeux olympiques de 1896 et 1906. L'exposi‐ tion présente notamment la première coupe olympique, créée pour le vain‐ queur du marathon des Jeux de 1896 à Athènes. À noter dans vos agendas !

L'Olympisme : Invention moderne, héritage antique au Musée du Louvre ouvre ses portes le 24 avril 2024 etse poursuit jusqu'au 16 septembre 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? Explorez l'histoire des Jeux olym‐ piques antiques et l'influence de la France sur les jeux modernes.

Ana Lupas : de ce côté de l'Elbe au Stedelijk Museum (Amster‐ dam, Pays-Bas)

Cette exposition, qui ouvrira le 9 mai 2024 au Stedelijk Museum d'Amster‐ dam, constitue le premier aperçu com‐ plet de l'oeuvre d'Ana Lupas. L'artiste roumaine, spécialisé­e dans les installa‐ tions et les textiles, s'est imposée dans les années 1960 comme l'une des prin‐ cipales artistes féminines d'Europe de l'Est. L'exposition On This Side of the River Elbe couvre sa carrière des an‐ nées 1960 à aujourd'hui et présente de nombreux points forts de sa production artistique, de ses textiles à ses sculp‐ tures. L'une des pièces maîtresses de l'exposition est Coats to Borrow (1989), qui présente des manteaux fa‐ briqués à la main et suspendus à des meubles en métal peints en orange. Les

manteaux ont traversé plusieurs villes de Roumanie, passant d'un ami à l'autre, chaque personne étant invitée à inscrire son nom sur une étiquette dis‐ crètement placée à l'intérieur du man‐ teau. L'oeuvre d'art portant les noms, dissimulée au regard extérieur, symbo‐ lise les liens sociaux au sein d'une communauté incapable de résister ou‐ vertement en raison des contrainte­s du régime communiste oppressif. Parmi les autres oeuvres remarquabl­es présen‐ tées à l'exposition figurent Humid Ins‐ tallation (1970), qui dépeint la culture agricole de son pays natal, ainsi que The Solemn Process (1964-1976, 19801985 et 1985-2008), qui fait appel aux communauté­s locales de la Transylva‐ nie rurale.

Ana Lupas : de ce côté de l'Elbe au Stedelijk Museum ouvre ses portes le 9 mai 2024 et se poursuit jusqu'au 15 septembre 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? Il s'agit de la première grande ex‐ position de l'oeuvre profondéme­nt poli‐ tique et personnell­e d'Ana Lupas.

Silvia Bächli : Partitura au Cen‐ tro Botín (Santander, Espagne)

Si vous aimez les oeuvres d'art mini‐ males et conceptuel­les, vous devez ab‐ solument visiter la première exposition de l'artiste suisse, Silvia Bächli, en Es‐ pagne au Centro Botín, qui présente ses dernières oeuvres ainsi que des dessins antérieurs. Les dessins abstraits et mi‐ nimaux de Silvia Bächli sont profondé‐ ment liés aux mouvements de son corps, reflétant des expérience­s senso‐ rielles et des gestes corporels. "Les dessins sont des actions. Les lignes ra‐ content des histoires. Que font ces lignes ? Où commence une ligne, touche-t-elle une autre ligne ? Com‐ ment les touche-t-elle ? Des mots ap‐ paraissent, lesquels viennent sur la langue ?", explique l'artiste. Créées avec des matériaux simples comme le papier et l'encre, ses oeuvres sont dis‐ posées en grappes rythmiques dans l'espace de la galerie, invitant les spec‐ tateurs à contempler les liens entre les lignes, les gestes et les émotions.

Silvia Bächli : Partitura au Centro Botín ouvre ses portes le 11 mai 2024 et se poursuit jusqu'au 20 octobre 2024.

Pourquoi cela vaut la peine d'être vu ? Découvrez l'intersecti­on capti‐ vante du minimalism­e et de l'explora‐ tion sensoriell­e dans la première expo‐ sition de Silvia Bächli.

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Voici les meilleures exposition­s d'art à voir en Europe ce printemps
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