Rob Melville
DESIGNER EN CHEF
otre philosophie de design remonte aux débuts de Mclaren, à l’époque de Bruce Mclaren. Nous sommes nés sur la piste, et cela reste très important pour nous. Jusqu’à influer sur notre devise stylistique : “un bon design raconte une belle histoire”. Cela signifie qu’en regardant nos voitures, vous pouvez comprendre comment elles fonctionnent. Je parle d’authenticité, pas d’un simple effet de mode. »
«N« Au-delà de cette devise sacrée, nous définissons d’autres principes majeurs en matière de design : “une fonction pour chaque élément”, chaque matériau, chaque profil poursuit un but. Le suivant, c’est “toujours courageux” qui définit la culture de notre entreprise. Nous prenons des risques dans chaque projet, et nous aimons ça. Je citerai par ailleurs “proportions parfaites” et “priorité aux matériaux”, puis “orfèvrerie fonctionnelle”. Nous ne pouvons pas décorer nos autos seulement pour faire joli. S’il nous faut une belle pièce de finition pour terminer un morceau de carrosserie, très bien. Mais nous détestons ajouter des choses superflues. Enfin, je n’oublie pas notre notion de “sculpture technique”. La P1 illustrait bien cette conception-là. » « Ensuite, nous possédons nos approches en matière de rendu visuel et de ressenti. “Habillage près du corps”, pour montrer la musculature de nos voitures en rapprochant au maximum la carrosserie des éléments mécaniques. “Multiples strates”, une technique inaugurée sur la P1, avec ses portières dépouillées et ses ouïes exposées, racontant une histoire visuelle. “Visibilité”, qui définit la façon dont nos autos se connectent à leur environnement. » « Avec la 650S, la P1 puis la 570S, nous avons façonné notre air de famille. Mais nous savions qu’il fallait s’affranchir, avec la 720S, de certaines règles de volumes et de proportions. Nous voulions une allure marquante et des proportions parfaites, un habitacle efficient en forme de goutte d’eau, qu’elle donne l’impression de rouler à 300 km/h même à l’arrêt. » « La question clé reste celle de la canalisation de l’air autour de l’auto. À l’avant, nos “orbites d’yeux” dirigent l’air sur les radiateurs à basse température et confèrent à la voiture une présence iconique. Observez les côtés et vous devinerez une autre question existentielle : comment assurer le refroidissement d’un moteur de 720 ch sans écopes latérales visibles ? Nous avons décidé de déconstruire les portières, en créant des “branchies” pour séparer l’écoulement d’air principal et le maintenir au-dessus de la taille, vers une écope profonde. Quant aux turbulences générées par les roues avant, elles se neutralisent sur les côtés de la carrosserie. » « Les portières découpent le toit comme sur notre tout premier modèle, la F1, dégageant une plus grande ouverture tout en prenant moins de place sur les côtés pendant leur manipulation. À l’arrière, la coupe “slim” frappe. Ces larges épaules saillantes flattent le regard. » « Depuis l’intérieur, le grand pare-brise et les montants ultra-fins élargissent la vision périphérique à 360 degrés, grâce à la Monocage II. Notre nouvelle monocoque carbone nous permet également de glisser 210 litres de coffre à l’arrière, et 150 litres devant. » « Une nouvelle fois, nous avons dessiné l’intérieur autour du conducteur pour optimiser l’ergonomie. Les commandes se rapprochent des doigts, et le combiné d’instrumentation rabattable nous permet de proposer cette position de conduite façon “poste de commande”, avec seulement les informations capitales. Nous voulions une adaptation sur mesure de la 720S, et un ressenti humain. Que son conducteur puisse sentir la passion de ses géniteurs. »