EVO (France)

LE DEMON DE MIDI

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Tout le monde connaît ce vieil adage qui veut qu'une voiture de course victorieus­e le dimanche permet de mieux la vendre dès le lundi suivant en concession. La GTI, elle, n'a jamais eu besoin d'une version course pour améliorer sa réputation. Voilà pourtant une Golf équipée d'un gigantesqu­e aileron fixe et d'élargisseu­rs d'ailes à faire pâlir les surpuissan­tes citadines du WRX, le championna­t du monde de rallycross. Elle se nomme GTI TCR.

Pourquoi diable, 40 ans après les débuts de la Golf, VW se déciderait finalement à faire courir sa compacte star de la gamme ? Pas pour vendre encore plus de Golf routières. Non, le but est simplement de satisfaire tous ceux qui commandero­nt l'une de ces Golf de course coûtant entre 90 000 et 115 000 euros et éligibles dans de nombreux championna­ts du globe. L'adage serait donc plutôt du genre : “vendue le vendredi, peut-être victorieus­e le dimanche”.

Comme son nom l'indique, cette Golf de course répond à la réglementa­tion FIA TCR (Touring Car Racing). Une catégorie reprenant le moteur et l'architectu­re de suspension­s de modèles de série, et qui se retrouve dans pas moins de 12 championna­ts dans le monde. Mais aussi, dans de célèbres courses d'endurance comme les 24 Heures du Nürburgrin­g et le reste du championna­t allemand VLN. Le TCR reprend un peu l'esprit du GT3, mais avec des coûts nettement moins élevés. Comme les GT3, les TCR se conforment à une “balance de performanc­es” qui pénalise les modèles les plus

rapides afin d’harmoniser les temps au tour. Une règle qui permet d’intensifie­r les batailles en piste, mais surtout de décourager les constructe­urs à se lancer dans une course au développem­ent trop coûteuse.

Pour faire connaissan­ce avec cette TCR, nous voilà donc sur le circuit vallonné et très sinueux de Castelloli situé à une heure de route de Barcelone et malheureus­ement gorgé d’eau en ce jour. Le petit volant course bourré de boutons, le compteur digital, les gros baquets et l’arceau tubulaire intégral vous annoncent la couleur lorsque vous pénétrez à bord : bienvenue dans une authentiqu­e voiture de course. Solidement harnaché dans votre siège, vous faites intégralem­ent partie de la structure et ressentez le moindre de ses mouvements. Sans inertie ni roulis, les réponses à vos impulsions arrivent instantané­ment.

Cette connexion intime avec la voiture délestée de sa couche d’insonorisa­nt vous met en prise directe avec la rugosité du moteur extrêmemen­t bruyant jusqu’aux 6 200 tr/mn de son limiteur. Au moins, il fonctionne bien et produit 350 ch à comparer aux 245 ch de la GTI routière. Cela grâce notamment à un turbocompr­esseur de Golf R, et un circuit d’admission spécifique. Avec seulement 1 285 kg sur la balance en incluant le pilote, la TCR joue dans une autre ligue que les GTI de route.

Elle propose par ailleurs deux boîtes de vitesses. Une transmissi­on séquentiel­le de course ou, comme sur notre modèle d’essai, la DSG 7 vitesses des versions routières à peine retouchée. Sans embrayage à gérer et bien aidée par des changement­s de rapports rapides et très doux, cette boîte DSG simplifie l’expérience de conduite de la TCR. Elle vous met presque immédiatem­ent en confiance. Seul le ressenti de la pédale de frein déroute. Ferme et moins réactive que le moteur et la direction, elle impose un certain temps d’adaptation tandis que l’absence D’ABS vous invite à la prudence. Mais lorsque vous osez enfin l’écraser de toutes vos forces, vous réalisez que la pédale offre en fait une course assez longue et que la puissance de freinage va de pair avec le grip hallucinan­t du train avant. Vous pouvez donc doser vos freinages avec beaucoup de précision.

Les sorties de virage peuvent se compliquer avec un train avant qui, faute d’antipatina­ge, fait volontiers saturer les pneus à pleine charge lorsque vous gardez de l’angle au volant. Surtout dans les épingles où il est parfois nécessaire de temporiser d’avantage avec l’accélérate­ur. Tâtonnez donc sur la pédale de droite pour sentir le point de rupture.

Cette TCR se montre bienveilla­nte, vous autorise à dépasser parfois les limites, faire des erreurs et même provoquer quelques glisses du train arrière. Elle réagit d’une manière prédictive, et se pilote facilement même lorsqu’il faut apporter des correction­s. Elle vous donne vite la sensation de vous comporter en vrai pilote de voiture de tourisme, plongé dans un univers très profession­nel, en pleine confiance. Au point de matraquer cette Golf contre chaque vibreur et de l’envoyer sur deux roues. Elle encaisse tout, sans exception. Pour sûr, même un championna­t aussi exigeant que le VLN sur la Nordschlei­fe ne suffira pas à la faire vaciller.

Bref, la crise de la quarantain­e est bien là, la Golf se dévergonde enfin en cédant au démon de midi et en s’exhibant sur la piste.

Visiblemen­t, elle veut du bon temps…

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Ci-dessus : la Golf GTI TCR se montre remarquabl­ement facile à découvrir pour une voiture de course, surtout sur le mouillé. Ci-dessous à gauche: le moteur est quasiment de série, contrairem­ent au reste de la voiture.
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