13 ans après : V8 BVM6 V12S BVM7 + AMSHIFT
En 2005, avec la V8 Vantage, Aston Martin se donnait les chances d’un futur moins sombre en amorçant la commercialisation d’une sportive plus grand public destinée très ouvertement à chasser sur les terres de la référence incontestée : la Porsche 911 (997 à l’époque). Après 13 ans, force est de constater qu’il n’est pas question d’une évolution esthétique flagrante en comparant la première génération à notre V12 Vantage S. Cette dernière repose ainsi sur la même structure aluminium qui reprend logiquement les mêmes proportions à quelques détails aérodynamiques et stylistiques près. Pour autant, si les V8 4.3 souffraient d’un cruel manque de couple et d’un dynamisme relatif, il n’en est plus question avec la gamme Vantage actuelle. On notera d’emblée aussi l’évolution concernant la finition, le freinage et la réactualisation de la technologie embarquée. Paradoxalement, bien que la V12 Vantage S se trouve sur un segment bien plus sportif que la V8 d’origine plus typée GT polyvalente, la direction y est bien plus légère grâce aux jantes allégées et au système de freinage en carbone-céramique. La prise en main générale de la première V8 Vantage se montre d’ailleurs plus virile alors qu’elle est censée être bien plus polyvalente dans l’esprit. À la fin de l’année, l’arrivée de la remplaçante de la Vantage en collaboration avec Mercedes-benz signera l’arrêt de la production de la gamme actuelle. Produite depuis quelques mois seulement avec une boîte 7 manuelle, la V12 S n’existera qu’à quelques centaines d’exemplaires que l’on sait dotés d’une âme de sportive brute “à l’ancienne”. En définitive, si la question de l’achat en 2005 d’une V8 Vantage pouvait se poser face à la concurrence, celle d’une V12 Vantage S à l’heure actuelle n’a pas lieu d’être puisque cette dernière ne fait face à aucune concurrence. Elle pourrait être la dernière du genre et, quoi qu’il en soit, elle est l’évolution la plus aboutie d’une lignée à succès vieille de 13 ans. Le lendemain, je décide de rejoindre la Côte d’azur en empruntant des axes plus importants tant je me trouve assourdi par la sonorité du V12. Je découvre là un autre atout du caractère de la V12 S qui, une fois le mode Sport débranché, produit une sonorité plus supportable sur les longs trajets (tout en maintenant des vitesses plus que déraisonnables) et permet malgré tout de rétrograder soi-même les 7 rapports au péage. La V12 Vantage S se montre particulièrement intimidante au départ puis gratifiante dès lors que la confiance vous gagne et que vous avez identifié la bonne fenêtre de tir permettant de marier plaisir de conduite et performance. On a longtemps reproché à Aston Martin son retard technologique conséquent. Si cela n’avait pas été le cas, je serais actuellement en train de vous parler d’une nouvelle-née dans la gamme pourvue d’un V8 biturbo et d’une boîte à double embrayage. Mais c’est de ce retard qu’est née la V12 S issue d’un ancien V12 5,9 litres atmosphérique actualisé au fil du temps et d’une boîte manuelle modernisée. La réunion d’une bonne recette de grand-mère concoctée avec du matériel moderne et efficace. Une pièce d’orfèvrerie dans le cas présent. Comme prévu, une fois le long temps d’adaptation passé, la V12 Vantage S précisément associé à cette boîte de vitesses manuelle relève du fantastique.