EVO (France)

DU PAREIL AU MÊME ?

- Par DAVID VIVIAN ET PATRICK GARCIA Photos MALCOLM GRIFFITHS

Les Vanquish S et DB11 sont toutes deux à ranger dans la catégorie des GT à moteur V12 de plus de 600 ch. Toutefois, l’une conserve un bloc atmosphéri­que tandis que l’autre inaugure le premier moteur turbocompr­essé d’aston Martin. Mais ce ne sont pas les seuls éléments qui les distinguen­t.

CVS omme les experts scientifiq­ues se plaisent à le répéter, la mémoire n'a rien de fiable. Car pèse également le poids de l'expérience vécue : en effet, plus fortes sont les émotions, plus vifs seront les souvenirs. Donc, pour commencer, je vais partager avec vous tout ce qu'il me reste en tête . Au-delà des milliers de kilomètres parcourus pour relier l'aéroport de Florence en Italie à mon domicile, la DB11 que j'ai pu conduire l'été dernier m'a convaincu d'une chose : avec sa nouvelle plateforme, son nouveau moteur et son nouveau style, Aston Martin a redéfini à la perfection le segment des GT. Et puis, quelques mois plus tard, sur des routes terrifiant­es que je n'avais plus empruntées depuis des décennies, la dernière Vanquish S m'a filé des frissons comme jamais. Un vrai shoot d'adrénaline old-school et plus encore. Et si nous en sommes venus à une conclusion proche de celle qu'aston Martin avait écrite à l'avance, il n'y a pas matière à se révolter : il existe des clients de DB11 et des clients de Vanquish S, et il est probable qu'ils ne soient pas du tout les mêmes.

Mais à bien y réfléchir, ces deux modèles se chevauchen­t bien l'un l'autre et un coup de baguette marketing ne parviendra pas à effacer cela. Commençons par les caractéris­tiques sur papier, les plus significat­ives. Aston possède à son catalogue deux coupés V12 de plus de 600 ch, tous deux peuvent atteindre les 320 km/h et accélérer jusqu'à 160 km/h en moins de 10''. De mémoire, je dirais que la Vanquish S possède la meilleure direction des deux, la plus satisfaisa­nte. Mais peut-être que mon jugement est altéré par le fait qu'elle est la dernière que j'ai testée et que les routes empruntées lors de l'essai étaient plus spectacula­ires.

Bref, pour régler une bonne fois pour toutes cela, notre journée débute sur une route étroite et inexplorée de notre Triangle au Pays de

evo

Galles. Elle démarre de Denbighshi­re et mène à un bassin alimenté par un aqueduc rugissant qui pourra lorsque nous déciderons de faire une halte servir de décor pour un shooting photo qui départager­a sur le plan esthétique cette Vanquish S et cette DB11. Les superbes lignes des deux protagonis­tes sont indiscutab­lement et immédiatem­ent identifiée­s comme provenant d'aston Martin mais après une petite période d'observatio­n sous tous les angles, notre petite équipe parvient à s'accorder sur le fait que la première nommée a un peu vieilli.

Dans une couleur un peu plus pétante que le Mako Blue d'aujourd'hui (comme le Madagascar Orange du modèle essayé l'an dernier), la DB11 se montre aussi éloquente qu'attendu avec ses multiples rappels évoquant la Vulcan et la One-77. En comparaiso­n, notre Vanquish S verse dans le sulfureux, et exhale un petit côté sexe, drogue et rock'n'roll à peine estompé par ce bleu métallisé. Peut-être que le bouclier avant taillé de façon un peu trop démonstrat­ive empêche de créer l'harmonie parfaite entre avant et arrière mais l'impression qu'elle donne est celle-là. L'aérodynami­que joue un rôle capital pour élever le niveau de jeu de la plus vieille des deux. Le but étant d'augmenter le grip sur le train avant tout en maintenant la stabilité à l'arrière, le splitter se charge de réduire l'appui avant de 66 kg à 18 kg à 240 km/h. Si vous reculez de quelques pas pour l'observer, vous aurez l'impression de voir un condensé de tout ce qui s'est produit chez Aston Martin depuis la DB7.

La Vanquish S transpire de ce méticuleux soin du détail caractéris­tique d'aston, c'est une refondatio­n de l'artisanat maison à destinatio­n d'un nouveau public. Un vent froid balayant la retenue d'eau me force à poursuivre mes observatio­ns à l'intérieur de la DB11. Mis à part la forme étrange du volant, l'habitacle se révèle magnifique. Les sièges à l'assise profonde et aux rebords hauts procurent un sentiment de sécurité. Le garnissage de cuirs épais, le dessin épuré de l'habitacle qui rendent l'intérieur de la DB11 plus spacieux et plus accueillan­t ne font guère de différence­s. La Vanquish S coûte près de 55 000 euros de plus que la DB11, vous pouvez donc espérer qu'elle soit la plus luxueuse des deux. Elle en fait même parfois un peu trop et je ne peux m'empêcher de penser

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