« Le Ring est l’une des rares références en matière de performances »
AU DÉBUT DES ANNÉES 1990, GM souhaitait démontrer la bonne tenue de route de ses voitures. Les constructeurs français étaient alors la référence, et je me suis retrouvé en Citroën ZX break dans la descente de Foxhole. L’auto, moi et les quatre mannequins remplis d’eau avons atteint la compression à 145 km/h. La suspension a soudain cogné en butée, et j’en fus quitte pour une grosse chaleur. Le tour suivant, l’astra pourtant bien empotée sur les 20 km du circuit a absorbé la compression à la même vitesse sans broncher. Découvrir ainsi les faiblesses du comportement des autos de grande série est l’une des clés de la présence des constructeurs ici. « C’est une
excellente piste de test, explique Jos van As, responsable de la dynamique des routières BMW. Les nouveautés sont développées partout dans le monde, mais leur épreuve finale se déroule ici. Le parcours y est unique. Des creux et des bosses impressionnants, 300 m de dénivelé, une vitesse moyenne élevée, des virages rapides. » « On peut développer une voiture au Nürburgring, ou pour le
Nürburgring », précise ensuite Phil Talboys de Jaguar Land Rover. L’objectif n’est pas la mise au point châssis mais l’examen de fiabilité (1 km sur le Ring équivaudrait à 12 km sur route), ainsi que l’étude de la résistance thermique du freinage. Un tour de huit minutes se fait à une moyenne de 145 km/h, c’est éprouvant. Les produits JLR accumulent 200 000 km par an sur le Ring et près d’un million dans la région, les
autobahns non limitées et les petites routes aux alentours étant un autre atout d’une implantation à Nürburg.
Thierry Landreau, directeur technique Renault Sport ajoute : « Le Ring présente des difficultés inédites et reste un must pour démontrer les capacités d’un châssis. On parvient ici à réaliser des chronos équivalents à ceux de modèles bien plus puissants. Mais le Nürburgring est pour nous davantage un test final, l’ultime validation. La Mégane R.S. n’a pas été conçue pour le Ring. » Certains constructeurs chassent effectivement le chrono à des fins marketing, mais beaucoup viennent ici pour améliorer la sécurité, la fiabilité et la résistance des voitures de tous les jours.