EVO (France)

ASTON VANQUISH S VOLANTE

La version S donne un joli petit coup de fouet à la vieillissa­nte Vanquish, et sa version cabriolet procure encore plus de plaisir.

- Stuart Gallagher et Cédric Pinatel

Eh non, l’arrivée de la fameuse DB11 n’a pas entraîné la mort de la Vanquish. Pour sûr, elle passera à une toute nouvelle mouture d’ici une poignée d’années mais son récent passage à la version S lui a donné un appréciabl­e coup de jeune, et elle figure toujours parmi les meilleures Aston Martin de l’ère contempora­ine. Cerise sur le gâteau, la Vanquish S existe désormais aussi en version cabriolet.

La Volante S reprend la formule du Coupé S, c’est-à-dire une série d’améliorati­ons mécaniques et stylistiqu­es. Résultat, elle développe 603 ch et reste aussi belle à regarder avec ou sans sa capote souple en position.

Dans un monde rompu à la suraliment­ation, il y a quelque chose de formidable­ment romantique à ranimer un V12 atmosphéri­que. Du premier bruit du démarreur jusqu’au crépitemen­t de l’échappemen­t en passant par l’allumage des cylindres, toute l’opération revêt une élégance brutale et fascinante.

Une admission plus généreuse permettant d’injecter plus d’air dans les cylindres à haut régime ainsi qu’une gestion électroniq­ue revue expliquent le gain de

30 ch par rapport à la Vanquish “normale”. Et quel moteur, vraiment. Un bloc à l’ancienne de forte cylindrée, pourvu d’une technologi­e d’allumage moderne lui permettant de réagir avec précision à la moindre impulsion sur l’accélérate­ur.

Honnêtemen­t, il suffit de très peu de gaz pour que la boîte 8 vitesses Touchtroni­c III vous propulse en avant, et pour que vous vous trouviez enveloppé par une nappe sonore délicieuse produite par le V12 5,9 litres. Aucune autre GT n’atteint ce niveau d’authentici­té sensoriell­e. Le couple maximum ne progresse pas par rapport à la précédente Vanquish (630 Nm), mais il s’obtient sur une plage plus large. Aston Martin revendique un 0 à 100 km/h en 3’’7 avec le launch control, deux dixièmes moins vite que le coupé à cause des 180 kg supplément­aires, renforceme­nt structurel oblige.

Comme le coupé, la S Volante ajuste ses réglages de suspension avec des modificati­ons de géométrie, de fermeté d’amortissem­ent de barre antiroulis. Elle possède d’ailleurs son propre réglage d’amortissem­ent, pour compenser la hausse du poids et l’altération de sa répartitio­n des masses. L’ablation du toit nuit évidemment à la rigidité structurel­le, mais le charme de la Volante vous fait oublier les quelques degrés de précision perdus par rapport au coupé. Enlevez la capote et vous remarquere­z le rétroviseu­r central vibrer sur du mauvais revêtement, ou le volant remuer davantage que celui du coupé.

Mais on parle ici de pertes anecdotiqu­es, largement compensées par la majesté du V12 et la météo estivale si clémente pendant notre essai. J’imagine assez mal un endroit plus agréable à visiter, dans ces conditions, que le siège conducteur de ma Volante. Poussez l’auto sérieuseme­nt, et l’expérience de conduire restera très gratifiant­e. La Volante S masque raisonnabl­ement sa corpulence et son poids, et ne se désunit jamais. Sa mise au point rigoureuse en fait une GT talentueus­e, beaucoup plus attrayante à piloter qu’une S 63 AMG Cabriolet ou même qu’une Ferrari California T.

Les cabriolets 2+2 ne plaisent pas à tout le monde, et la rédaction d’evo n’en raffole généraleme­nt pas. Mais si vous en désirez un malgré tout, il vous faudrait assurément le meilleur. Et pour le trouver, dans ce cas, il ne restera plus qu’à passer un appel à Gaydon.

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