ASTON VANQUISH S VOLANTE
La version S donne un joli petit coup de fouet à la vieillissante Vanquish, et sa version cabriolet procure encore plus de plaisir.
Eh non, l’arrivée de la fameuse DB11 n’a pas entraîné la mort de la Vanquish. Pour sûr, elle passera à une toute nouvelle mouture d’ici une poignée d’années mais son récent passage à la version S lui a donné un appréciable coup de jeune, et elle figure toujours parmi les meilleures Aston Martin de l’ère contemporaine. Cerise sur le gâteau, la Vanquish S existe désormais aussi en version cabriolet.
La Volante S reprend la formule du Coupé S, c’est-à-dire une série d’améliorations mécaniques et stylistiques. Résultat, elle développe 603 ch et reste aussi belle à regarder avec ou sans sa capote souple en position.
Dans un monde rompu à la suralimentation, il y a quelque chose de formidablement romantique à ranimer un V12 atmosphérique. Du premier bruit du démarreur jusqu’au crépitement de l’échappement en passant par l’allumage des cylindres, toute l’opération revêt une élégance brutale et fascinante.
Une admission plus généreuse permettant d’injecter plus d’air dans les cylindres à haut régime ainsi qu’une gestion électronique revue expliquent le gain de
30 ch par rapport à la Vanquish “normale”. Et quel moteur, vraiment. Un bloc à l’ancienne de forte cylindrée, pourvu d’une technologie d’allumage moderne lui permettant de réagir avec précision à la moindre impulsion sur l’accélérateur.
Honnêtement, il suffit de très peu de gaz pour que la boîte 8 vitesses Touchtronic III vous propulse en avant, et pour que vous vous trouviez enveloppé par une nappe sonore délicieuse produite par le V12 5,9 litres. Aucune autre GT n’atteint ce niveau d’authenticité sensorielle. Le couple maximum ne progresse pas par rapport à la précédente Vanquish (630 Nm), mais il s’obtient sur une plage plus large. Aston Martin revendique un 0 à 100 km/h en 3’’7 avec le launch control, deux dixièmes moins vite que le coupé à cause des 180 kg supplémentaires, renforcement structurel oblige.
Comme le coupé, la S Volante ajuste ses réglages de suspension avec des modifications de géométrie, de fermeté d’amortissement de barre antiroulis. Elle possède d’ailleurs son propre réglage d’amortissement, pour compenser la hausse du poids et l’altération de sa répartition des masses. L’ablation du toit nuit évidemment à la rigidité structurelle, mais le charme de la Volante vous fait oublier les quelques degrés de précision perdus par rapport au coupé. Enlevez la capote et vous remarquerez le rétroviseur central vibrer sur du mauvais revêtement, ou le volant remuer davantage que celui du coupé.
Mais on parle ici de pertes anecdotiques, largement compensées par la majesté du V12 et la météo estivale si clémente pendant notre essai. J’imagine assez mal un endroit plus agréable à visiter, dans ces conditions, que le siège conducteur de ma Volante. Poussez l’auto sérieusement, et l’expérience de conduire restera très gratifiante. La Volante S masque raisonnablement sa corpulence et son poids, et ne se désunit jamais. Sa mise au point rigoureuse en fait une GT talentueuse, beaucoup plus attrayante à piloter qu’une S 63 AMG Cabriolet ou même qu’une Ferrari California T.
Les cabriolets 2+2 ne plaisent pas à tout le monde, et la rédaction d’evo n’en raffole généralement pas. Mais si vous en désirez un malgré tout, il vous faudrait assurément le meilleur. Et pour le trouver, dans ce cas, il ne restera plus qu’à passer un appel à Gaydon.