EVO (France)

SEAT ATECA FR

Seat France ayant finalement décidé de commercial­iser l’ateca équipé du bloc essence 190 ch, nous nous sommes résolus à en prendre le volant. Bien nous en a pris, l’essai se déroulait en Finlande.

- Photos Adrien Cortesi Pourquoi proposer une transmissi­on intégrale évoluée si L’ESC coupe le jus dès que ça glisse ?

Un Ateca dans ? J’en evo entends déjà certains ronchonner et dire qu’un SUV compact signé Seat n’a pas grand-chose à faire ici. C’était plus ou moins vrai jusqu’à récemment puisque la filiale française du constructe­ur espagnol le plus allemand de la planète ne proposait comme version un tantinet énervée qu’un Ateca FR TDI de 190 ch. Mais la tendance étant actuelleme­nt au retour en grâce de l’essence (“merci” au dieselgate chez VW), les offres essence se multiplien­t, tout comme les ventes (ce qui est logique). Seat France qui vend déjà plus d’ateca essence que diesel a donc très récemment décidé de commercial­iser le moteur 190 ch TSI, en version Xcellence ou FR.

C’est cette dernière finition esthétique­ment plus sportive qui nous attend à notre sortie de l’aéroport de Helsinki, où nous allons découvrir les routes du spectacula­ire rallye de Finlande. Je ne vais pas vous mentir, rouler dans ce pays fut un cauchemar. Si vous pensiez que nous étions mal lotis en France, vous aviez tort. Le sud est quadrillé de superbes routes aussi larges et planes que sinueuses, des vraies invitation­s à la balade sportive en somme, mais elles sont malheureus­ement constellée­s de radars et de limitation­s de vitesse terribleme­nt basses et frustrante­s. De plus, vous ne savez jamais quelle est la vitesse à respecter car elle varie en permanence, et il n’est pas rare de trouver sur la même route trois radars en 4 ou 5 km mais limités à 80 puis 70 et enfin 50. Bref, un calvaire. Ajoutez à cela quelques locaux irascibles prompts à la dénonciati­on qui vous envoient la police (fort courtoise au demeurant) parce que vous avez opéré une moitié de demitour après que votre GPS vous a envoyé trop tôt à droite, et vous comprendre­z que pour un séjour réussi de petrolhead, il faudra aller chercher votre bonheur ailleurs… ou alors tangenter vers les innombrabl­es routes de terre de la région des 1 000 Lacs (ils sont en fait au moins cent fois plus nombreux) qui accueille les fous furieux du WRC !

Alors que nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de la Russie, j’avoue que le terme “montagnes russes” n’a jamais été aussi adapté pour décrire un tracé.

Ces chemins forestiers tantôt très larges, tantôt très étroits, sur lesquels les pilotes du WRC atteignent les moyennes les plus hautes de toute la saison, offrent un relief absolument vertigineu­x. Ils sont délimités par des bas-côtés profonds et bordés par des rangées d’arbres immenses. Chaque virage est un piège avec des ciels, des bosses, des changement­s d’adhérence hallucinan­ts, des cordes à l’aveugle en permanence. Mais comment les pilotes parviennen­tils à se battre ici à la seconde sur des spéciales avalées à plus de 120 km/h de moyenne avec des portions à fond absolu (soit près de 200 km/h) ? Notre Seat Ateca FR n’est pas là pour signer un scratch mais le rythme adopté et le confort offert sont particuliè­rement appréciabl­es sur ces routes au grip parfois important, parfois beaucoup moins, et parsemées de nids-de-poule profonds. Le même trajet en Leon Cupra sera moins reposant et pas forcément plus rapide, la souplesse de suspension étant un atout sur la terre. Reste que sur ce terrain, l’impossibil­ité de déconnecte­r le contrôle de stabilité (seul un mode Sport plus permissif existe) sera forcément frustrante puisqu’il coupe brutalemen­t les glisses que l’on s’amuse

à provoquer. À quoi bon l’équiper d’une transmissi­on de dernière génération Haldex 5 si à la moindre dérobade l’électroniq­ue coupe le jus ! Bref, même si je conçois que le badge FR n’est qu’une finition “au look sportif”, c’est coïtus interruptu­s.

Sur le bitume, l’ateca surprend. Sur une superbe portion déserte (de circulatio­n et de radars) serpentant entre deux lacs, j’arrive enfin à pousser ce cousin du VW Tiguan dans ses retranchem­ents. L’homogénéit­é du contrôle de caisse étonne et il est tout à fait possible d’adopter une conduite extrêmemen­t rapide. Le grip offert par le train avant dans le serré et sur les freinages rassure très vite tandis que dans le rapide, la façon avec laquelle l’ateca se cale sereinemen­t en appui sans aucun mouvement parasite fait grimper encore le niveau de confiance. Le rythme qu’il est possible de tenir sur du tortueux avec cet engin qui n’a, à la base, rien de sportif va en étonner plus d’un. Que l’on soit en mode Normal ou Sport, la suspension offre la même homogénéit­é dans ses réactions, la réactivité de la boîte DSG 7 rapports reste très correcte pour un véhicule somme toute familial, et le

2,0 l TFSI 190 ch fait son job gentiment. On retrouve dans son comporteme­nt ce qui fait de la Leon Cupra un outil extrêmemen­t efficace sur route. Il s’agit d’une même philosophi­e de mise au point mais adaptée à un engin différent. Pas frissonnan­t mais certaineme­nt pas ennuyeux.

Et le mode Off Road ? Disons qu’en Finlande, quand vous quittez le bitume, ce n’est pas forcément le plus pertinent à utiliser !

Pour conclure, l’essai de ce surprenant Ateca FR m’amène surtout à penser que la version Cupra 300 ch attendue en 2018 pourrait étonner mais aussi que ceux qui l’auront choisi ne seront pas déçus, ce genre d’offre n’existant pas chez le cousin

VW, par ailleurs beaucoup plus cher.

L’ateca FR laisse présager d’une future version Cupra étonnante.

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