Lexus LC500H
La version hybride de la LC500 peut-elle séduire autrement que par sa ligne sculpturale ?
La Lexus LC présente tous les ingrédients de base d’une voiture de sport : une puissance raisonnablement généreuse, une transmission aux roues arrière, un centre de gravité placé le plus bas possible et une répartition des masses soigneusement optimisée. Mais plutôt que d’utiliser ces ingrédients pour confectionner une véritable sportive à la définition radicale, la division premium de Toyota préfère les employer pour mettre au point une grand tourisme à la vocation plus luxueuse. Soit. À première vue, en tout cas, le résultat s’apparente plus à de la fine cuisine gastronomique qu’à du vieux ragoût réchauffé. Avec ses lignes taillées au scalpel et son imposante calandre signant désormais la personnalité de toutes les Lexus, elle semblerait échappée d’un bureau d’études de Philippe Starck. Les proportions et les détails s’admirent sans modération lorsque vous en faites le tour. Suivez-en une sur la route, et vous la trouverez extraordinairement tranchante, alors que sous certains angles d’autres y décèleront quelques éléments de style très “Aston Martin” (notamment au niveau de la forme des hanches arrière ou de la signature LED des feux). Voilà de très loin la plus belle voiture jamais sortie par Lexus, et un engin absolument fascinant à contempler. Si seulement nous pouvions en dire autant du groupe motopropulseur de cette LC500H ! Nous connaissons déjà la LC500, équipée de son V8 atmosphérique de 5,0 litres, pour l’avoir testée dans n° 119. Difficile de
evo se plaindre du caractère de ce V8, tout aussi intéressant que sous le capot du coupé RC F (la grande GS F reprend également ce bloc développant 477 ch et 530 Nm de couple). Mais comme le “h” le laisse entendre, notre modèle d’essai du jour possède une motorisation hybride. Et pas du genre de celles que vous devez brancher de temps en temps pour recharger les batteries électriques. Toyota reste un défenseur de l’architecture hybride “à l’ancienne”, qui se recharge tout seul comme sur une banale Prius.
Cette LC500H possède un V6 essence de 3,5 litres, fonctionnant sur le cycle de combustion Atkinson comme le V8 de la LC500. Il retarde la fermeture de ses soupapes d’admission pendant la phase de compression afin de modifier le taux de compression et améliorer la combustion (pour réduire la consommation). Mais alors que le V8 peut à tout moment revenir au cycle Otto normal pour préférer une réponse moteur optimisée au mieux, la 500h compense la perte en performances induite par le cycle Atkinson en utilisant son assistance électrique.
Le V6 développe 299 ch à 6 600 tr/mn pour 348 Nm de couple à 4 900 tr/mn, et le moteur électrique fournit 179 ch pour
300 Nm. Mais dans la combinaison réelle de ces données, le groupe entier revendique une puissance totale de 359 ch seulement. Impossible en revanche de connaître le couple maximum cumulé, puisque Toyota ne communique jamais sur ce chiffre dans ses motorisations hybrides. Quoi qu’il en soit, sur le papier les performances s’annoncent suffisantes avec un 0 à 100 km/h abattu en 5’’, soit seulement trois dixièmes de plus que la LC500 V8 sur cet exercice.
Sur la route aussi ces performances paraissent intéressantes. Mais leur déploiement n’a rien à voir avec celles du
V8. À ce niveau, il y a évidemment de quoi regretter le bel organe de la LC500. La LC500H demeure silencieuse après pression sur le bouton start, technologie hybride oblige.
Elle se met en mouvement promptement, et démarre discrètement son V6 en renfort dès que vous exercez plus d’un tiers de pression sur la pédale d’accélérateur. Tant que vous contenez vos sollicitations, l’étrange transmission met judicieusement à profit