EVO (France)

Ford Fiesta ST Line

Alors que la nouvelle Fiesta ST se profile à l’horizon, il faut bien avouer que c’est sans enthousias­me particulie­r que nous partions essayer la dernière Fiesta ST Line de 140 ch. Nous avions tort, cette auto est tout sauf ennuyeuse.

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Pour tout dire, ma première réflexion en arrivant sur le circuit Paul Ricard où nous attendaien­t ces Fiesta ST Line 3 cylindres, c’est que les gens de

Ford avaient perdu la raison. Il faut dire que l’essai se déroulait durant les 10 000 Tours sur le “grand” circuit de 5,8 km, et qu’imaginer qu’une auto de 140 ch et 180 Nm puisse susciter l’intérêt sur cet immense billard calibré pour la F1 était drôlement présomptue­ux.

Et pourtant.

Cette finition ST Line qui est disponible en

3 ou 5 portes se distingue par ses freins à disques arrière, par ses jantes 17 pouces, par son habillage extérieur/intérieur ST Line (avec notamment des sièges Sport) et surtout par sa suspension Sport au couple ressorts/ amortisseu­rs affermis et à la garde au sol réduite de 10 mm. C’est elle qui va faire toute la différence entre un essai terne et sans saveur et une journée amusante et finalement extrêmemen­t prometteus­e pour la suite.

Les 140 ch de ce 3 cylindres Ecoboost qui ne prend guère plus de 6500 tr/mn ne feront pas de miracle, et la ligne droite du Mistral vous paraîtra vraiment très longue. Au moins cela permet de discuter avec votre passager de tout ce qui s’est déroulé juste avant. Car dès les Esses de la Verrerie, la Fiesta surprend par sa bonne volonté. Elle confirme ses qualités dans la chicane de l’hôtel et surtout dans le virage du Camp où le train avant incisif et la suspension superbemen­t calibrée lui évitent tout sous-virage et la collent à chaque fois sur trois pattes.

Le fait que la plateforme soit reprise de la précédente génération et que la suspension reprenne les mêmes bases a probableme­nt aidé à reconduire ce comporteme­nt joueur qui faisait tout le charme de la précédente Fiesta ST. Les modificati­ons passent par l’élargissem­ent bénéfique des voies avant et arrière de 30 et 10 mm, l’introducti­on d’un système de torque vectoring agissant sur les freins et d’une direction assistée recalibrée plus légère.

Au volant, cette nouvelle Fiesta paraît plus silencieus­e, plus cossue que la précédente, le couple qui déboule très tôt est agréable sur route mais, évidemment, sur circuit ça s’essouffle vite. La nouvelle boîte 6 accepte d’être rudoyée mais l’allonge du bloc étant limitée, il faut éviter de tomber les rapports trop tôt (histoire de raccourcir au maximum les distances de freinage) au risque de mettre le compte-tours dans le rouge et la machine en défaut. Certes elle n’est pas faite pour cela, mais il faut admettre qu’elle incite vraiment à taper dedans. L’ESP non déconnecta­ble laisse malgré tout le champ libre à quelques excentrici­tés, et il est tout à fait possible de passer la légendaire courbe de Signes à fond (on n’est pas non plus à 200 km/h!) sans allumer tous les voyants d’alerte du tableau de bord.

Le fait est que pour un usage routier, cette Ford Fiesta ST Line se révèle particuliè­rement joviale et extrêmemen­t accommodan­te pour qui aime parfois secouer sa monture sur les petites routes. Un vrai coup de coeur qui me fait dire que le match face à la Suzuki Swift Sport de 140 ch et 230 Nm ne pesant que 970 kg promet d’être intéressan­t.

Du coup, la “véritable” Fiesta ST de 200 ch est encore plus attendue. C’est malin. 19 150 euros Par Pat Panick

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Poids Prix de base
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