LA FIN DU SUPER TOURISME
Les Super Tourisme 2,0 litres restèrent onze ans en BTCC. Lancée comme une formule simple et relativement peu coûteuse, elle devint si sophistiquée au fil des ans que très peu d’équipes parvinrent à réunir les budgets colossaux pour atteindre la plus haute marche du podium.
« Pour moi, c’est Volvo qui a lancé l’escalade, estime Andy Rouse. TWR a découvert que la réglementation permettait de reculer le moteur tout contre la cloison, en position centrale avant ou presque. Et tout le monde a suivi. » En 1995, l’équipe Williams ressemblait à son homologue de Formule 1 et, à la fin de la décennie, Prodrive réalisa des modifications extraordinairement coûteuses sur le haut moteur du V6 Ford. Cette dernière évolution permit à Alain Menu et Ford de remporter le championnat pilotes en 2000, mais au prix d’un investissement de près de 15 millions d’euros pour son escadrille de trois voitures.
Après un pic où dix usines différentes s’affrontèrent en 1994, la participation tomba à six équipes officielles en 1999. Puis seulement trois en 2000 (Honda, Ford et Vauxhall/opel) en plus de quelques écuries privées. Le plateau devenait tellement maigre qu’une catégorie B fut rajoutée, répondant à la réglementation Super Production (proche du Groupe N de rallye). Le Super Tourisme laissa sa place au BTC rassemblant des autos plus lentes, mais aussi beaucoup moins chères à utiliser. Une auto du BTC coûtait en moyenne 130 000 euros, moins d’un tiers du prix d’une Super Tourisme en fin de carrière. De quoi retrouver la diversité perdue les années précédentes, avec des équipes d’usine chez MG, Honda, Vauxhall/opel, Peugeot ou même Proton. Pourtant, dès 2002, le BTC se voyait déjà menacé par le championnat d’europe des voitures de tourisme qui débutait sous la nouvelle réglementation FIA Super 2000. Le BTCC fit cohabiter les BTC et les Super 2000 jusqu’à 2011, date de l’arrivée des actuelles NGTC (Next Generation Touring Car) aux nombreuses pièces standardisées ; elles n’atteignirent jamais le niveau fascinant de l’âge d’or du Super Tourisme et, comme la transmission intégrale demeure interdite, on ne revit pas non plus de machine aussi dominante que l’audi A4 quattro Super Tourisme. L’histoire se répéta encore ces dernières années, au niveau mondial, et face aux difficultés, la FIA fusionna le championnat du monde WTCC devenu trop onéreux avec le TCR aux autos plus abordables. Dès cette année, le nouveau WTCR qui séduit nombre de constructeurs écrira une nouvelle page de l’histoire des courses de voitures de tourisme.