SEAT ARONA FR
Après le SUV Ateca, le petit frère Arona reçoit lui aussi une finition FR. Synonyme d’un vrai brin de sportivité?
Alors que Cupra devient une véritable marque sportive autonome, le label “FR” reste intégré à la gamme classique de Seat. Il désigne des modèles pas véritablement rompus au régime sportif, profitant toutefois de suspensions aux réglages spécifiques pour se distinguer des variantes les plus ennuyeuses du catalogue. La Seat Leon FR offre ainsi jusqu’à 180 ch (via un bloc 1,8 litre), contre 190 ch à l’ateca FR (2,0 litres) que Patrick essayait l’été dernier. L’arona FR, lui, se contente d’un trois cylindres 1,5 litre turbo essence de 150 ch comme la récente Ibiza FR. Normal, puisque l’arona utilise précisément la plateforme de l’ibiza, rehaussée et légèrement agrandie pour prendre les traits d’un SUV urbain. Sur ce créneau, Seat possède d’ailleurs une petite longueur d’avance en interne sur Volkswagen, Skoda ou même
Audi, pas encore dotés de modèles similaires, à l’heure où la clientèle délaisse massivement les citadines classiques. L’arona, comme l’ibiza, se glisseront très probablement dans la gamme Cupra au cours des prochaines années, on imagine qu’ils embarqueront alors un 2,0 litres turbo similaire au moteur de la dernière Volkswagen Polo GTI, en espérant une mise au point plus franchement tournée vers le plaisir de pilotage que dans cette dernière (evo 129).
Mais en attendant, qu’en est-il de l’arona FR? Dans une catégorie saturée de concurrents, il ne se distingue ni par un style original ni par une approche particulièrement novatrice. Ce crossover finement proportionné profite surtout de la force de frappe du Groupe Volkswagen, qui lui permet d’accéder aux dernières technologies développées chez les marques cousines. À bord, la planche de bord ressemble beaucoup à celle de la nouvelle Polo, et la finition fait quasiment aussi bien que chez l’allemande. L’équipement de série pléthorique inclut une interface numérique dernier cri, et le catalogue d’options propose des aides à la conduite aussi sophistiquées que sur une Audi A4. Avec un amortissement passif suffisamment confortable, ou des places arrière aussi généreuses que dans une Leon cinq portes, il coche toutes les cases de l’utilitaire familial bon sous tous rapports. Malheureusement, impossible d’en dire autant pour les pères de famille lecteurs d’evo, dans l’éventualité où, comme moi, ils se retrouveraient sur la fabuleuse route du Makhtesh Ramon dans le désert du Negev, près des territoires de Cisjordanie. Nous n’avons pas des métiers faciles… Si les 30 ch de moins auguraient inévitablement de performances en retrait par rapport au 2,0 litres de l’ateca FR, la masse plus contenue de l’arona FR ne semble pas beaucoup peser dans l’équation dynamique. Sans ce fameux bloc EA888 à la vigueur remarquable, le petit frère ne brille que par la progressivité de son comportement à la limite. Lorsque le train avant amorce un sousvirage à l’inscription, la poupe se mobilise discrètement dès que vous surbraquez.
Agile et servi par une bonne boîte manuelle à 6 vitesses de série, il lui manque surtout un moteur plus vivant pour devenir intéressant à piloter. Permettez-moi donc de conclure comme d’habitude chez en matière de
evo
SUV: même si l’arona surclasse la plupart de ses concurrents directs, préférez une
Leon cinq portes à peine plus chère, toute aussi pratique mais plus efficace. Pour résumer : roulez à contre-courant, optez systématiquement pour les alternatives aux SUV. 206 km/h 24 095 euros