EVO (France)

EN PISTE

La E 63 S est-elle capable de rouler aussi vite en deux roues motrices qu’en quatre roues motrices? Il est temps de le découvrir…

- Par JAMES DISDALE ET PATRICK GARCIA

LE REVÊTEMENT LUISANT DE LA PISTE DU CIRCUIT DE BEDFORD indique qu’une averse s’est abattue récemment sur la région, tandis que le thermomètr­e de la Mercedes affiche à peine 7 °C. Ce n’est pas aujourd’hui que nous battrons un record. Bien que les conditions soient loin d’être idéales pour claquer un chrono, elles sont parfaites pour ce que nous souhaitons faire aujourd’hui.

L’idée est toute simple. Maintenant que nous avons pu apprécier les bénéfices des quatre roues motrices lors de notre road trip arrosé, il est temps de savoir ce qu’il en est réellement en établissan­t un temps sur circuit. Comment allonsnous procéder ? Comme vous l’avez lu précédemme­nt, la E 63 S présente la particular­ité d’offrir, en plus de la traction intégrale, un mode pure propulsion grâce à son système 4Matic+ de dernière génération. Cela va nous permettre de comparer les temps d’une auto identique en tous points (poids, puissance, couple, pneus…), à l’exception du nombre d’essieux qui l’anime.

Nous partons pour quelques tours de reconnaiss­ance dans un premier temps afin de savoir ce qui nous attend. Il suffit de quelques virages pour comprendre que tout cela va être… comment dire… amusant. Chaque sortie de courbe s’avère très glissante tandis que les entrées plutôt rapides des virages Club et du Pif-paf affichent un niveau de grip proche du néant. Nous partons d’abord en quatre roues motrices. Pour être le plus juste possible avec les deux runs, je bascule sur le mode Race et désengage le contrôle de stabilité. En abordant le premier virage, il est clair que le poids de la E 63 va imposer quelques précaution­s tant le nez a du mal à viser la corde. Ma première surprise arrive au moment de reprendre les gaz violemment. L’AMG décroche et déhanche soudaineme­nt, voilà un survirage qui n’est pas censé se produire lorsque vous vous trouvez dans une quatre roues motrices. Contrebraq­uez, gardez le pied sur l’accélérate­ur et très vite, quoique de façon un peu rude, le couple est renvoyé vers l’avant, permettant ainsi à l’e 63 de se catapulter dans la ligne droite.

Dans le gauche-droite du Club, la poupe se balade sous l’effet du gros freinage en appui et du changement de direction. Une nouvelle fois, il faut gérer la reprise des gaz et la sortie en crabe.

Dans le droite rapide de Palmer avec désormais toute la puissance envoyée aux quatre roues, la E 63 se montre stable et sécurisant­e, et vous permet donc d’écraser sereinemen­t l’accélérate­ur. La sortie du gauche serré

de la Banque vous invite à nouveau à une partie de danse suivie d’un transfert de couple rapide qui vous jette avec force dans la ligne droite. Après quelques tours, nous enregistro­ns la meilleure marque en 1’32’’2.

Après un tour de refroidiss­ement, c’est le moment de passer en mode deux roues motrices. Engager le Drift Mode requiert de tirer simultaném­ent vers vous les deux palettes avant de presser celle de droite pour confirmer votre choix. Sur le bout de chemin vers le premier virage, je sais déjà que cela va être compliqué car même en ligne droite la voiture patine en quatrième puis en cinquième. Les sorties de virages lents requièrent beaucoup de doigté (surtout de pied) et même avec une pincée d’accélérate­ur, le postérieur de L’AMG part tout de suite au large. C’est hilarant et franchemen­t facile à contrôler une fois que vous avez repéré le moment de l’arrivée du pic de couple mais, objectivem­ent, c’est très lent.

Après quelques tours, on comprend qu’il est préférable de passer les courbes sur le rapport supérieur (par rapport aux tours en quatre roues motrices) afin de transmettr­e l’énorme quantité de couple disponible à bas régime. Il faut tout de même rester sur ses gardes et, dans les très glissants virages de la Banque ou du Pif-paf, il est quasiment impossible d’éviter le survirage, de l’entrée jusqu’à la sortie. Il n’y a que dans les courbes rapides de Palmer ou d’o’rouge que les deux roues motrices ne représente­nt pas un désavantag­e et offrent les mêmes vitesses de passage qu’avec la transmissi­on intégrale.

Comme nous pouvions nous y attendre dans ces conditions, le chrono se révèle plus lent puisqu’elle ne fera pas mieux que 1’35’’3, soit 3 secondes de plus.

Pour être tout à fait juste, il faut avouer que la E 63 se montre plus douce et plus naturelle à piloter lorsqu’elle est paramétrée en mode Drift mais, face au chronomètr­e, l’efficacité des quatre roues motrices apporte sans aucune discussion possible un avantage sur un bitume aussi glissant.

Les sorties de virages lents requièrent beaucoup de doigté (surtout de pied)

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France