EVO (France)

L’AVIS DES JURÉS: STUART GALLAGHER

Là où la Mégane a raté le coche et là où la 600T a décroché le pompon.

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J’avais assez peu testé la M2 Competitio­n avant le début de l’élection et bien que je pensais au départ qu’elle méritait d’être incorporée au sein de nos huit dernières prétendant­es, plus les kilomètres défilaient à son volant et plus mon enthousias­me de départ se délitait. Parvenir à adopter un rythme fluide se révélait très compliqué, c’était plus généraleme­nt du onoff avec elle. Mince, encore une BMW M décevante ? Par chance, les premières impression­s ne se vérifient pas toujours sur la longueur de l’élection et celle-ci va encore le prouver.

Que cette A110 est excellente. Alpine a encore abaissé le baquet depuis la dernière fois que je l’ai essayée, démontrant ainsi l’importance que revêt une bonne position de conduite. L’A110 vous connecte tout de suite à l’essentiel, elle semble invincible sur cette élection.

J’espérais pouvoir dire la même chose au sujet de sa cousine. Malheureus­ement, la Mégane R.S. apparaît bien terne. Le moteur fait le job mais les commandes (volant, pédalier, levier) semblent avoir été disposées par trois personnes différente­s qui ne s’aimaient pas. Et les roues arrière directrice­s m’ont troublé par leur côté trop vif en entrée de virage et nettement moins efficace à mivirage. Mais ce n’est pas une mauvaise auto, ses qualités n’ont simplement pas (encore) été exprimées.

Par chance, les deux autres citadines compactes valent le détour. La Up est brillante, elle vous en offre beaucoup plus que ce que sa fiche technique semble indiquer. Quant à la ST, Ford aurait vraiment pu se planter au moment de remplacer la référence qu’était la précédente ST. En ajoutant de la complexité technique à une auto réussie, le risque de se tromper était grand mais cette Fiesta ST a su rester enthousias­mante. Mon premier run à son volant m’a laissé sans voix, le second tout autant. Il s’agit d’une boule d’énergie qui ne faiblit jamais.

Puisqu’on parle d’énergie, je me suis retrouvé avec 700 ch envoyés sur les seules roues arrière chaussées en Michelin Cup 2. Par bonheur, la températur­e dépassait les 7 °C et la pluie n’avait pas encore montré son nez lorsque j’ai tourné la clé de la 911 GT2 RS. Il n’y a pas plus intense qu’une première expérience à bord d’une 2 RS que vous poussez au rupteur. Mais, audelà de la vitesse étourdissa­nte de l’engin, la GT2 RS reste une 911 à laquelle on a du mal à se connecter. Par moments, vous vous sentez en communion et intouchabl­e, et par d’autres vous avez la sensation de bloquer la circulatio­n en n’arrivant pas à exploiter l’engin, d’en devenir le passager. N’exagérons pas quand même, je ne refuserai jamais de conduire une GT2 RS mais d’autres autos ont davantage attiré mon attention.

Bizarremen­t, la 488 Pista n’en fait pas partie. Si nous avions eu du circuit au programme, elle aurait sans doute été capable de démontrer son talent et surtout de dévoiler ce qu’elle apporte de plus par rapport à une 488 GTB. Mais sur route, elle se révèle trop proche de la version standard… à moins peut-être que son problème vienne du fait que la 458 Speciale était trop merveilleu­se? La 600LT possède ce qui manque aux GT2 RS et 488 Pista. Elle se montre spéciale dès que vous vous asseyez à bord (même si l’intérieur de la GT2 RS est notre préféré), son moteur chante différemme­nt (celui de la 488 Pista a beau être plus récent, il n’a pas le même impact auditif) et peu importe à quelle vitesse vous roulez, elle se montre toujours particuliè­re à conduire. Direction, châssis, freinage, moteur, comporteme­nt, les frissons sont toujours présents à son volant. Je suis rentré chez moi avec la 600LT et j’ai adoré chaque kilomètre parcouru avec elle.

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