L’AVIS DES JURÉS : JOHN BARKER
Je suis venu sur l’élection à bord de la Fiesta ST. Cinq jours plus tard, c’est encore moi qui l’ai ramenée. Et mon avis sur elle n’a pas changé d’un iota. Depuis notre toute première élection lors de la création du magazine, nous avons un principe fondamental: nous jugeons les autos sur le plaisir de conduite qu’elles offrent sans être influencés par leurs performances, leur look ou leur tarif.
Certes, jamais une compacte n’a réussi à l’emporter (saletés de 911…) mais certaines sont montées sur le podium, et notamment Renault qui nous a offert de formidables Mégane et Clio. Je garde un souvenir précis et ému de mes virées sur les routes du Pays de Galles en Clio II RS 182 (2004) ou en Mégane R26.R (2008). Malheureusement, 2018 ne nous aura pas donné une Renault de ce calibre. Il suffit de quelques kilomètres au volant de la Mégane R.S. pour réaliser qu’elle n’a rien d’extraordinaire en comparaison de ses illustres ancêtres. Contrairement à la petite Up GTI et surtout à la Fiesta ST. L’esprit enthousiaste et contagieux de la petite VW contraste avec celui de la Mégane. La première fois que je suis parti avec à la
Comment une citadine très spéciale peut faire apparaître les défauts de comportement d’une supercar. VOUS ÉCRASEZ L’ACCÉLÉRATEUR ET LÂCHEZ INVOLONTAIREMENT QUELQUES JURONS. UNE COMPACTE PEUT-ELLE SÉRIEUSEMENT RIVALISER
AVEC ça ?
poursuite des supercars de 700 ch sur une toute petite route où je pensais qu’elle pouvait les taquiner, je me suis retrouvé à surconduire. J’ai vite découvert que ses suspensions manquaient de maintien et que ses fins pneus n’offraient pas le grip nécessaire. Mais le lendemain, avec personne à essayer de rattraper, la Up est subitement devenue merveilleuse. Dans un superbe enchaînement en troisième, elle m’est apparue coupleuse, agile et particulièrement volontaire. Il y aurait beaucoup (de bonnes choses) à dire sur ces autos qui donnent du plaisir à des vitesses modestes.
Rien ne vaut un matin où l’on découvre sur le parking pour près d’un million d’euros de supercars rangées comme des blocs de Tetris. Pista, GT2, 600LT, le son de chacune d’elles au démarrage dans cet espace clos ressemble à une rupture de cessez-le-feu. Pourtant, les locaux ont adoré. Quel terrifiant privilège de pouvoir choisir l’une des trois à loisir. La motricité, le confort de roulage, l’habitabilité de ces supercars dites “dépouillées” et développant entre 600 et 720 ch sont juste ridicules. Il suffit d’écraser l’accélérateur, de ne pas bouger le pied droit, d’atteindre la zone rouge une paire de fois et de cliquer sur une palette pour laisser s’échapper quelques jurons effarés. Puis vous vous jetez dans un virage, subissez une quantité énorme de g latéraux qui vous raidissent la nuque et vous lâchez encore de nouveaux gros mots.
Est-ce qu’une compacte peut sérieusement rivaliser avec ce genre d’engins?
Bien sûr, elles ne sont pas aussi performantes et ne vous brouillent pas l’esprit avec leurs accélérations et leur freinage, cependant, elles peuvent être réellement satisfaisantes, très homogènes et conçues avec un objectif clair et accessible. Leur réactivité et leur contrôle de caisse sont généralement de bon niveau, elles offrent une vitalité et une énergie dans la performance et dans le comportement qui récompensent le pilote à hauteur des efforts engagés.
Mais au final, peu importe qu’elle soit une compacte ou une supercar, l’objectif d’une sportive est le même et il faut admettre que, parfois, une compacte résout l’équation bien mieux qu’une supercar.
Et cette année, c’est ce que la Fiesta ST est parvenue à faire!