L’AVIS DES JURÉS: RICHARD MEADEN
Ces moments qui font de notre élection un événement très spécial (et tous ne se produisent pas derrière un volant).
Lorsque vous êtes un journaliste freelance, votre participation à l’élection de la Sportive de l’année est un peu différente de celle des membres officiels de l’équipe car vous n’avez pas participé aux essais, réunions, débats qui ont eu lieu durant les mois précédents. Dans mon cas, hormis la Up, l’alpine et la GT2 RS, je découvrais toutes les autres autos.
Aller sur cette élection, c’est être un gamin le jour de Noël. Le plaisir de retrouver la famille (ici, les meilleurs potes pour passer une semaine ensemble), le tout épicé par la perspective de conduire sur des routes fabuleuses une sélection éclectique des meilleures voitures de l’année.
La Up que je garde chez moi pour un essai long terme m’a servi de monture pour me rendre sur l’élection. Ce genre d’autos n’a jamais gagné mais elles nous rappellent souvent à quel point on peut faire beaucoup avec peu. C’est le cas de la Up, je la sais amusante même si la voir à côté des meilleures productions de Maranello, Woking et Weissach peut paraître surréaliste. En fait, j’apprécie de voir autant de petites autos cette année. Mais la semaine passant, mon attention s’est essentiellement focalisée sur l’une d’entre elles: la Fiesta ST. Tout de suite impressionnante et attractive, elle se montre rapide, amusante et sincère là où la Mégane R.S. surjoue. J’adore l’énergie et la simplicité de la Up mais elle ne combat pas dans la même catégorie.
L’un des moments que je préfère lors des élections de la Sportive de l’année, c’est le concerto des démarrages matinaux et des moteurs qui chauffent au ralenti. Chaque bloc qui s’anime emplit l’air d’un aboiement et d’un grognement spécifiques, expulsant de ses échappements des nuages de vapeur. Le jour où toutes seront électriques, cela va drôlement me manquer…
Les moments mémorables arrivèrent vite. L’un des plus puissants se déroula le matin du deuxième jour, lorsque j’ai pris le volant de la 600LT. Elle possède tout ce que je souhaitais d’une Mclaren moderne. Elle a de la personnalité, elle est connectée et communicative, et surtout extrêmement rapide. C’est comme si Mclaren s’était enfin lâché pour donner du plaisir.
À un moment, lorsque notre convoi s’est retrouvé bloqué derrière un tracteur, je me suis surpris à zigzaguer pour garder les pneus en température. On aurait pu croire à une plaisanterie entre nous mais lorsque la Pista puis la GT2 RS derrière moi commencèrent à en faire de même, on se serait cru dans une scène de Gran Turismo ! Plus tard, lorsqu’à la tombée de la nuit la 600LT s’est mise à cracher d’immenses flammes de ses échappements courts, elle est devenue plus qu’une candidate au titre.
Mais pourquoi est-ce que je préfère la GT2 RS ? Peut-être parce que la Porsche me correspond plus. Je la trouve plus facile lorsque vous voulez vous amuser et elle possède encore quelques traits de caractère propres aux 911, ce qui signifie en d’autres termes qu’il faut s’en occuper (pour votre plus grand plaisir). Cela dit, est-ce qu’une GT3 RS n’aurait pas séduit plus de jurés (je suis le seul à préférer la GT2 RS) avec son flat-6 atmosphérique qui prend 9 000 tours? Peu importe. Le résultat final n’est pas discutable car la 600LT mérite sa place dans le Hall of Fame des Sportives de l’année. Bravo Mclaren, vous avez conçu un vrai hit.