EVO (France)

L’AVIS DES JURÉS: JAMES DISDALE

L’ascension et la chute de la Pista, et pourquoi la Fiesta les bat toutes (même la 600LT).

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Quoi de mieux que d’être choisi pour aller récupérer la 488 Pista pour la convoyer jusqu’à notre rendezvous en terre sainte? Découvrir ce missile rouge aux plaques italiennes (“mon” missile rouge), m’asseoir à bord et me préparer à partir pour cinq heures de route en direction du nord pour rejoindre le reste de l’équipe evo, il y a pire façon de commencer une semaine de boulot. Et pourtant, cette Ferrari nous aura causé bien des prises de bec. Beaucoup de choses en elle (l’habitacle dépouillé, l’extrême vivacité de son V8) nous laissaient penser qu’elle était le digne successeur de la sublime 458 Speciale mais elle ne nous est finalement pas apparue comme une auto radicale ou même spéciale. On a eu la sensation d’avoir affaire à une 488 GTB restylée plutôt qu’une voiture sans compromis, réalisée sur-mesure et un vrai scalpel à conduire. Peut-être est-ce son moteur? Oui, il est explosif et puissant mais il possède une telle réserve de puissance à bas régime qu’on ne cherche pas plus loin. Il n’est jamais besoin de pousser jusqu’en zone rouge. Ou tout du moins cela n’a guère d’intérêt. N’est-ce pas pourtant ce que devrait inviter à faire toute Ferrari? Au bout du compte, je me suis demandé s’il était possible qu’une auto soit trop parfaite. Et pour les autres ? La petite Up qui se situe à l’opposé de la Ferrari fut sans surprise une petite auto amusante. C’est avec elle que j’ai connu une des meilleures virées de la semaine. Certes, elle manque de contrôle de caisse mais à l’attaque, elle a l’insoucianc­e de la jeunesse, une forme d’innocence qui la rend terribleme­nt amusante.

Moins innocente mais pas moins revigorant­e, la BMW M2 Competitio­n a une nouvelle fois démontré qu’il n’existe rien de mieux que la combinaiso­n d’un gros moteur avant, une transmissi­on arrière, une boîte manuelle et un gabarit relativeme­nt compact. Elle reste toujours un peu pointue à la limite (la suspension se montre parfois un peu trépidante et les freins manquent de puissance) mais j’aime sa façon assez simple de vouloir donner du plaisir.

Les Porsche et Mclaren sont plus compliquée­s à approcher. Aucune des deux n’exprime ses talents avec la facilité de la Ferrari, elles vous forcent à hausser votre propre niveau si vous voulez vous amuser. Mais comme toutes les meilleures voitures à piloter, la récompense est à la hauteur de l’engagement et de la concentrat­ion que vous lui consentez. Pour moi, l’appréciati­on “peut mieux faire” va à la paire de Gauloises. Il ne manque à l’alpine et à la Renault qu’un chouïa de développem­ent (un peu plus pour la Renault) pour devenir brillantes. J’adore la combinaiso­n entre légèreté et souplesse de suspension de l’alpine mais elle semble parfois manquer de maintien et devenir brouillonn­e. Dans le genre, je préfère la Lotus Elise. Et la Mégane ? Son système 4 roues directrice­s demande à être amélioré car ses actions sont par trop artificiel­les. On ne peut toutefois pas lui reprocher son efficacité car la Renault est capable d’adopter un très gros rythme.

Et puis, au-dessus de toutes ces autos, c’est la Fiesta ST qui a capté toute mon attention. Oui, pour moi, le vainqueur est une citadine de moins de 25 000 euros équipée d’un trois cylindres. Aucune autre auto présente n’a démontré une telle faculté à créer du plaisir aussi brillammen­t. Des montagnes de fun, une rapidité largement suffisante et un tarif réellement abordable, cette auto est une vraie sportive et clairement conçue par des gens qui connaissen­t la recette du “frisson automobile”.

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