SOUVENIRS
LE PATRON DU SERVICE PRESSE DE FERRARI N’A PAS BEAUCOUP APPRÉCIÉ DE PERDRE CONTRE UNE PORSCHE
berline et la Nissan 350Z. Alors que le résultat surprise de l'élection commençait à se dessiner (relativisons le terme “surprise” car il s'agissait de la 11e fois qu'une 911 l'emportait), mon téléphone sonna. C'était le quartier général de Ferrari qui voulait savoir comment les choses se passaient.
Pas vraiment satisfaits de ma réponse, ils pensaient que je plaisantais. Le chef du département presse changea alors de ton et voulut comprendre précisément pourquoi la Ferrari ne terminait que deuxième.
Le soir même, les choses se compliquaient encore: alors que nous dînions, me voilà au téléphone avec le grand patron des relations presse de Ferrari, le chef du développement de la 430 Scuderia et celui de la gamme routière de Ferrari. Une minute plus tôt je dégustais un plat somptueux en sirotant un excellent vin rouge, et là je me retrouvais en interrogatoire. Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne pouvais pas désigner la Ferrari comme le vainqueur. Ou ce qu'ils devaient faire pour qu'elle gagne. Pas facile, d'autant plus que la Ferrari était mon vainqueur. La voiture que j'aurais personnellement choisie pour repartir de l'élection, aux dépens de la Porsche pourtant sacrée par notre rédaction. Maintenant, je comprends ce que ressentent les hommes politiques lorsqu'ils doivent défendre la ligne de leur parti malgré des divergences personnelles. Même si la 430 Scuderia s'annonçait comme un gros succès commercial, ou que nous en faisions l'éloge à chacun de nos essais, Ferrari n'aura vraiment pas apprécié la tournure des événements. Suis-je toujours convaincu que la 430 Scuderia aurait dû l'emporter après toutes ces années? Oui, plus que jamais. Je me revois la décrire comme “l'essence absolue de Ferrari”. Je me rappelle insister sur la boîte fabuleuse, le V8 hurleur et le superbe comportement dynamique. Aujourd'hui, une Scuderia faiblement kilométrée vous coûterait un peu plus de 180 000 euros, soit quasiment son prix neuf. La 458 Speciale de la génération suivante, forte de ses 605 ch et de sa boîte à double embrayage, pesait aussi 45 kg de plus et coûtait plus cher (238 000 euros). Et l'écart de prix demeure à peu près le même aujourd'hui.
Une sportive bon marché la Scuderia ? N'exagérons rien, mais elle mérite clairement une place dans mon garage de rêve. Onze ans après sa deuxième place à l'élection, je pense que je ne l'oublierai jamais. Tout comme Ferrari qui n'oubliera jamais cette élection.
ANALOGIQUE DANS SES COMMANDES, LA GT OFFRE UNE EXPÉRIENCE DE CONDUITE D’UNE GRANDE RICHESSE ET PROFITE DE LA SOUPLESSE DE SON V8