EVO (France)

VW GOLF GTI TCR

La dernière variante de la Golf GTI de septième génération se prend pour une voiture de course en adoptant un nom évocateur et en offrant 290 ch. La promesse de belles sessions de sport ?

- Par Pat Panick

Tout le monde ne connaît pas forcément la significat­ion de TCR, sachez donc qu’il s’agit des initiales de Touring

Car Racing, soit le règlement technique du championna­t du monde des voitures de tourisme dans lequel s’affrontent plusieurs compactes de différents constructe­urs. Une Golf GTI TCR de course repose sur la même plateforme MQB que toutes les compactes du groupe VW et dispose de l’habituel 4 cylindres 2,0 litres TFSI qui, une fois légèrement libéré, délivre 350 ch et 420 Nm de couple. La Golf de route, qui affiche en grand sur ses flancs de prétendus liens avec son homologue de circuit, propose quant à elle 290 ch et 380 Nm de couple et devient la Golf GTI la plus puissante jamais proposée… Les connaisseu­rs argueront qu’une Golf GTI Clubsport de 2016 proposait déjà 290 ch pendant 10 secondes grâce à son overboost, ou encore qu’une Seat Leon Cupra de même architectu­re propose jusqu’à 310 ch et qu’une Golf R, certes en 4 roues motrices, a elle aussi profité un temps de ces mêmes 310 ch mais, sur le papier, la TCR est effectivem­ent la

Golf GTI la plus puissante jamais créée. Ainsi, versions de course et de route restent des tractions et adoptent une boîte double embrayage DSG avec autobloqua­nt électroniq­ue (la version course existe aussi avec une séquentiel­le et un autobloqua­nt mécanique). L’habillage spécifique de la GTI TCR de route ne manque pas d’exubérance mais il ne ressemble en rien à celui, bien plus expressif encore, de celui de la TCR de course. Il faut dire qu’avec des voies élargies de 15 cm à recouvrir, le look de la voiture de circuit apparaît pour le moins bestial.

VW nous explique, pour justifier des liens entre les deux, que ces modèles partagent 65 % de leurs pièces et si cela peut paraître beaucoup, on rappellera que tous les êtres humains possèdent 99,9 % D’ADN commun, ce qui ne fait pas de nous tous des Usain Bolt ou des Laure Manaudou. Et je précise aussi que le transfert de technologi­es, vanté dans le communiqué de presse, s’effectue plus sûrement de la voiture de série vers la voiture de course que l’inverse. Bref, au moment d’en prendre le volant, je doute déjà de la capacité de la VW Golf GTI TCR de route à me faire ressentir des sensations proches de celles d’une voiture de course.

Au final, j’ai douté à propos. Ce, d’autant plus qu’un petit galop d’essai de la TCR de course nous a permis d’apprécier l’écart immense entre les deux autos. La différence ne se joue pas sur le moteur qui reste une référence dans le segment. Ce 2,0 litres TFSI s’exprime avec une infatigabl­e intensité, il envoie la GTI de route jusqu’à

100 km/h en 5’’6 (à peine 4 dixièmes moins vite que la TCR de course) et se montre en permanence pêchu et réactif. La boîte DSG parvient à dignement assurer les rétrograda­ges lorsque le régime tombe sous les 5000 tr/mn, la suspension joliment calibrée maintient correcteme­nt la caisse mais, par contre, la survenue du sousvirage intervient plus tôt qu’avec la Clubsport de 2016 qui était, elle, réglée spécifique­ment pour le Nürburgrin­g (avec apparemmen­t plus de carrossage avant). Cette dernière, qui de plus disposait de Michelin Cup 2, offrait un postérieur

joyeusemen­t mobile tandis qu’ici, ceux qui pousseront leur Golf TCR assez fort trouveront le résultat tristement sécurisant. Tout le contraire de la version de course qui pour le coup laisse son postérieur virevolter gaiement grâce à un train avant planté dans le bitume. Bref, pour le transfert de sensations du circuit vers la série, ce n’est pas encore tout à fait ça, mieux vaut chercher pour cela une Clubsport d’occasion un peu plus proche de l’esprit pistard.

En résumé, s’il ne faut pas croire tout ce que vous disent les brochures, la Golf GTI TCR reste malgré tout une excellente auto, polyvalent­e, performant­e et parfaiteme­nt adaptée à une utilisatio­n quotidienn­e. Très loin d’être une extrapolat­ion de la TCR de course, elle se positionne plutôt comme une super Golf GTI Performanc­e avec des bouts de Golf R dedans, ce qui suffit à en faire un excellent produit… mais pas assez exclusif pour en faire un bouquet final ou une version inoubliabl­e, ni pour justifier ce tarif haut perché. Cent exemplaire­s sont réservés à la France et contrairem­ent à l’allemagne où les clients pourront choisir entre carrosseri­e 3 ou 5 portes et opter pour des Michelin Pilot Sport Cup 2, nous n’aurons que des 5 portes, très bien équipés, chaussés en Pirelli P Zero. Nous ne sommes pas tous égaux devant le sport.

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 ??  ?? Ci-dessous, au centre : la France n’aura pas droit aux Michelin Pilot Sport Cup 2, tandis que le freinage est repris du pack Performanc­e de la Golf R.
Ci-dessous, au centre : la France n’aura pas droit aux Michelin Pilot Sport Cup 2, tandis que le freinage est repris du pack Performanc­e de la Golf R.
 ??  ?? Page opposée et ci-dessus : même si elles partagent 65 % de leurs pièces, en matière de look, les Golf GTI TCR de route et de circuit n’ont pas grand-chose en commun.
Page opposée et ci-dessus : même si elles partagent 65 % de leurs pièces, en matière de look, les Golf GTI TCR de route et de circuit n’ont pas grand-chose en commun.
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 ??  ?? Ci-contre, à gauche : l’habitacle d’excellente facture est dorénavant habituel chez VW. Contrairem­ent à la Clubsport de 2016, la TCR ne sera disponible qu’en boîte DSG.
Ci-contre, à gauche : l’habitacle d’excellente facture est dorénavant habituel chez VW. Contrairem­ent à la Clubsport de 2016, la TCR ne sera disponible qu’en boîte DSG.
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