EVO (France)

PORSCHE MACAN S

Le best-seller de Porsche se refait une dernière beauté avant de passer au tout électrique.

- Par Pat Panick

Avec 400 000 ventes dans le monde et 10 000 en France en à peine cinq ans, le Macan est très vite devenu le bestseller de Porsche. Entendre la firme annoncer que la prochaine génération deviendra tout électrique est donc un message fort mais pour l’instant, arrivé à mi-carrière, le Macan subit une mise à jour technique et esthétique censée l’amener jusqu’à son changement de genre.

Outre les quatre nouvelles couleurs au catalogue, ce nouveau Macan se pare d’un nouveau visage et d’un nouveau fessier censés “élargir visuelleme­nt” l’auto. Je vous laisse juge de la réussite de l’entreprise mais pour ma part, que ce soit le bandeau arrière “déjà vu” ou la calandre avant à la bouche moins béante, rien ne me donne la sensation d’un Macan plus large et plus trapu.

Bien au contraire. Mais passons cet aspect très subjectif pour préciser que ce nouveau Macan fait surtout le plein de nouvelles technologi­es avec, en ce qui nous concerne (oui, passons sur l’inquiétant­e connectivi­té toujours plus large), le pack Sport Chrono (1 146 euros) qui ajoute

le mode Sport+ et le bouton Sport Response, situés sur le volant. Le nouvel écran tactile de 10,9 pouces qui a obligé à revoir toute la ventilatio­n, associé au combiné d’instrument­ation 4,8 pouces rajeunit un peu l’habitacle qui, contrairem­ent aux nouveaux modèles de la marque, conserve encore sur la console centrale énormément de boutons. Pas forcément un mal. Porsche annonce un châssis aux réglages optimisés, des pneus plus grands à l’arrière, une suspension pilotée à la garde au sol modulable et un système Porsche Torque Vectoring Plus améliorant la motricité et l’agilité. Le train avant récupère quelques éléments en aluminium pour un allègement de 2,5 kg censé participer là aussi à une meilleure tenue de route.

Sous le capot, on note tout d’abord la disparitio­n du Diesel puis la présence d’un 4 cylindres à la puissance réduite du fait de la présence d’un filtre à particules (245 ch et 370 Nm) et celle d’un V6 3,0 litres turbo de 354 ch et 480 Nm (+ 14 ch et + 20 Nm) que l’on trouve aussi avec des caractéris­tiques proches (turbo au centre du V) dans l’audi S4. Le Macan S (55 % des ventes contre 45 % pour le Macan 245 ch) à notre dispositio­n n’était pas équipé des freins carbone/ céramique optionnels. Avant de s’élancer, on se dit que ça n’aurait pourtant pas été un luxe car le Macan repose toujours sur une plateforme de “vieux” Q5 d’audi qui n’a jamais brillé par sa légèreté. Et effectivem­ent, notre Macan S émarge à 1 865 kg à vide de son conducteur et de ses passagers, ce qui dans les virolos des environs de Lisbonne au Portugal n’est pas sans conséquenc­e. Avec ses grosses roues optionnell­es en 20/21 pouces, le Macan S se conduit essentiell­ement sur le grip, il n’y a rien de joueur dans son comporteme­nt mais surtout, son caractère premier reste axé sur le confort.

Sans l’échappemen­t sport, le V6 est aussi bruyant qu’un exposé de géographie d’élève de cinquième et même avec, il reste étonnammen­t discret. Surprenant mais pas incohérent car le calibrage de la suspension, même dans son mode le plus ferme, se montre toujours extrêmemen­t conciliant avec le relief le plus désagréabl­e. La

direction joue les filles de l’air en restant légère (mais pas artificiel­le) et le moteur pourtant assez expressif ailleurs se fond dans le moule du reste de l’auto en poussant le bestiau correcteme­nt (0-100 km/h en 5’’1 avec le pack Sport Chrono) mais sans emphase. La chique coupée avant 6 500 tr/mn et la boîte PDK 7 rapports pas vraiment énergique ne vous incitent pas à vous énerver au volant, tant mieux, vous pourriez être déçu.

Par ailleurs, l’absence de sensation de vitesse peut vite surprendre sur les petites routes de montagne d’autant plus que le gabarit n’est pas des plus étroits et, même si le freinage classique se révèle finalement très efficace, on ne se sent jamais vraiment à l’aise lorsque l’on attaque fort sur ces petites routes. Globalemen­t, les différence­s entre les modes de conduite Sport et Sport+ se révèlent très peu perceptibl­es et donc guère significat­ives, on en vient par conséquent à se dire que toutes les options sportives associées au Macan S ne méritent peut-être pas l’effort financier qu’elles réclament et qu’il est sans doute préférable d’attendre les prochaines versions si l’on veut profiter d’un brin de “vrai” sport. Et en découvrant que la version 4 cylindres est 70 kg plus légère, on se surprend aussi à regretter que le flat-4 turbo de 350 ch si pêchu des Cayman et Boxster S ne puisse pas être installé.

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 ??  ?? Ci-dessus, à droite : l’apparition du bandeau lumineux qui se propage à l’ensemble des marques automobile­s participe moins que le bas de bouclier noir à la sensation d’élargissem­ent visuel de l’auto. L’habitacle gagne un immense écran tactile qui a obligé les ingénieurs à modifier la ventilatio­n.
Ci-dessus, à droite : l’apparition du bandeau lumineux qui se propage à l’ensemble des marques automobile­s participe moins que le bas de bouclier noir à la sensation d’élargissem­ent visuel de l’auto. L’habitacle gagne un immense écran tactile qui a obligé les ingénieurs à modifier la ventilatio­n.
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