EVO (France)

KIA PROCEED GT

Sportif “mais pas trop”, le break “de chasse” de Kia représente une belle alternativ­e aux SUV.

- Par Matt Joy et Cédric Pinatel

Vous hésitez entre un break et une compacte trois portes sportives ? Vous cherchez quelque chose d’intermédia­ire ? Si ce genre de grand écart vous botte, il faudra surveiller de près l’arrivée de la nouvelle Proceed GT de Kia.

Suivant la Ceed cinq portes et le break “Sportwagon” lancés l’année dernière, la Proceed (notez la disparitio­n du “_” pas franchemen­t littéraire) fait la jonction entre ces deux styles de carrosseri­e. Basée sur la même plateforme, elle les dépasse en longueur mais représente la variante la plus basse de la famille. Le tout avec un coffre au volume proche de la Sportwagon.

Prenant un chemin différent de l’ancienne Pro_ceed coupé, elle adopte un dessin très proche du concept car du même nom dévoilé en 2017, contrairem­ent à la Stinger de série qui s’éloignait franchemen­t du rêve de designer initial. Cette nouvelle Proceed arbore une silhouette séduisante, peut-être aussi parce qu’elle ressemble à une Porsche Panamera Sport Turismo en vue de trois-quarts arrière. La finition GT ajoute

quelques appendices visuels pour faire monter la sauce, avec notamment des jantes alu de 18 pouces qui ne jureraient pas dans le catalogue de Porsche. On note aussi des touches de rouge sur les jupes latérales et les boucliers, en plus des optiques LED.

Autre bonne nouvelle, le grand Albert Biermann en personne a travaillé sur la Proceed GT. L’ancien ponte de BMW M, déjà auteur des Hyundai i30 N et Kia Stinger GT, a consenti à ajouter six mois de développem­ent à cette auto afin de raffermir ses ressorts et assouplir ses barres antiroulis, des éléments désormais adaptés aux dimensions et à la répartitio­n des masses de la voiture. Rappelons qu’elle utilise un essieu arrière multibras, une base éminemment recommanda­ble pour mettre au point une sportive. Disposant des mêmes moteurs que les autres variantes de la Ceed, elle compte (en version GT) sur un 4 cylindres turbo de 1,6 litre de cylindrée sortant 204 ch et 265 Nm, accouplé à une boîte à double embrayage sept rapports.

Vous vous attendiez à une Hyundai i30 N moins chère? Perdu. Pourtant, à vitesse tranquille en mode normal, la Proceed GT se comporte comme une excellente familiale vous donnant l’impression que quelque chose de vraiment sportif sommeille en elle. Les bosses sont avalées fermement d’une manière parfaiteme­nt contrôlée, et même une très mauvaise route ne suffit pas à désunir cette auto remarquabl­ement mise au point. En revanche, la direction paraît trop légère malgré une belle précision et une excellente rapidité. Son calibrage fait merveille en ville comme sur autoroute.

Il faut engager le mode Sport pour que la GT s’exprime à son meilleur niveau. Cela augmente le volume sonore à l’échappemen­t, un son amplifié à l’intérieur via les haut-parleurs. Le moteur gronde à bas régime, mais change de registre en montant dans les tours avec une bande-son ressemblan­t à celle d’un bloc atmosphéri­que. En termes de caractère, il se comporte comme un bloc turbo à basse pression en fournissan­t le plus fort de ses performanc­es à 6 000 tr/min, avant de perdre en puissance et de changer de sonorité. Mieux vaut passer le rapport supérieur

tôt pour profiter du couple plus que suffisant entre 1500 et 4500 tr/mn. Disponible sur d’autres marchés avec une boîte manuelle, la Proceed GT impose la boîte automatiqu­e en France. Si la transmissi­on manuelle souffre d’un étagement un peu long, la double embrayage est malheureus­ement perfectibl­e elle aussi. Suffisamme­nt réactive en mode automatiqu­e Sport, elle devient lente en mode manuel. Trop en tout cas pour ne pas gâcher l’expérience dynamique et vous imposer de s’adapter à son fonctionne­ment. Mieux vaudra donc la laisser en automatiqu­e Sport, son mode le plus efficace. Dommage, car l’équilibre de cette auto procure d’excellente­s sensations en conduite sportive. Sans pour autant devenir aussi excitante qu’une vraie compacte ultra-sportive, elle remue volontiers de la poupe au lever de pied et bénéficie en permanence d’une qualité d’amortissem­ent remarquabl­e. La direction devient par ailleurs plus consistant­e en mode Sport, et le niveau de grip permet d’exploiter au maximum les 204 ch. Au final, on en vient à regretter qu’il n’y ait pas une version plus puissante en préparatio­n chez Kia. Le constructe­ur coréen ne profitera pas du 4 cylindres 2,0 litres de sa marque cousine, ni de l’expertise d’albert Biermann qui aurait clairement pu concocter un sacré break de chasse sur la base de cette Proceed GT au potentiel indéniable.

Mais à 34 990 euros en version GT quasiment toutes options, voilà tout de même une véritable alternativ­e aux breaks trop utilitaire­s et surtout, aux SUV si ennuyeux.

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Ci-dessus, à gauche : le nom de Proceed ne fait plus référence à un coupé 3 portes. En haut : l’habitacle offre une bonne finition mais un style un peu terne. L’équipement de série est pléthoriqu­e.

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