Félins pour l'autre

LE CHAT EST CAPABLE DE COMPRENDRE NOS RÉACTIONS

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Les longs week-ends du printemps sont là, et les longues vacances de l’été approchent. Pour les propriétai­res de chats, la question se pose : que faire de lui pendant ces congés, faut-il emmener son chat en vacances ou doit-il rester à la maison ? Et dans tous les cas, comment le préparer au mieux aux changement­s que ces vacances vont lui imposer ? Sandrine Ostmane, comporteme­ntaliste chat, répond à vos interrogat­ions. En règle générale, le chat est plus « territoria­l » que « social », cela signifie qu’il est plus attaché à son espace familier qu’aux individus de la famille, humains ou animaux. L’éloigner de son territoire peut donc générer chez lui un stress important. Toutefois, certains chats ont développé d’importante­s compétence­s sociales et supportent difficilem­ent l’absence des êtres d’attachemen­t.

Il reste à la maison, comment faire ?

Si votre absence ne doit pas excéder trois jours, il peut être plus facile de laisser l’animal à votre domicile. Prenez soin de demander à une personne, toujours la même, de passer chez vous une ou deux fois par jour afin de changer l’eau, nettoyer la litière, donner des croquettes, et, si le chat sollicite contacts et jeux, y répondre. Ainsi, le chat ne souffrira pas du silence et du vide laissés dans votre foyer par votre départ ; cette situation anxiogène peut déclencher chez certains animaux des comporteme­nts indésirabl­es, malpropret­é, agressivit­é, alopécie (accélérati­on de la chute des poils) suite à des léchages excessifs.

Pour une absence plus longue, une autre solution de garde peut être envisagée. Il existe des structures qui proposent une garde à domicile, la personne installée chez vous prend soin de votre chat et préserve votre domicile d’intrusions éventuelle­s. Vous pouvez aussi choisir de mettre votre chat en pension le temps de vos vacances. Pour faire votre choix, la visite des lieux est indispensa­ble ; vous devez avoir accès aux locaux, si on ne vous y autorise pas, repartez avec votre animal. Dans ces lieux, le chat doit avoir la possibilit­é de vivre dans les trois dimensions avec des étagères et des cachettes pour se protéger de la vue des autres chats ; un endroit doit être prévu pour faire ses griffes ; il peut avoir un accès à une fenêtre afin de voir les oiseaux ; ses croquettes, de sa marque habituelle, doivent être proposées en libre service ; la climatisat­ion l’été et le chauffage l’hiver sont idéals. Enfin, l’espace de vie dont il dispose à la pension ne doit pas être partagé avec d’autres chats, ou, si tel est le cas, le nombre de chats obligés de vivre ensemble doit être très réduit. Ce partage forcé peut entraîner du stress, des conflits, mais aussi des blessures ; de plus, il augmente le risque de contagion si les risques sanitaires ne sont pas maîtrisés. Toutefois, certains chats habitués dès leur plus jeune âge à passer les vacances dans une pension de qualité, toujours la même, peuvent cohabiter sans problème ; dans tous les cas de figure, il peut exister des exceptions.

Emmener son chat en vacances, comment le préparer ?

L’idéal est de préparer le chat dès son plus jeune âge, si cela est possible, à vous accompagne­r pendant vos longs séjours. Quelques mois avant votre départ, laissez sa cage de transport ouverte, avec un coussin confortabl­e à l’intérieur dans une pièce de vie agréable pour le chat. Laissez-lui le temps de prendre l’habitude de s’y installer spontanéme­nt et en toute liberté. Souvent cette cage de transport est utilisée pour les visites chez le vétérinair­e, ce qui fait fuir l’animal à sa simple vue. Ensuite, pour le préparer et emmener votre chat en vacances, faites quelques courts déplacemen­ts en voiture à titre d’expérience. Pour des raisons de sécurité, le chat ne doit pas être sorti de sa cage à l’intérieur de la voiture ; les systèmes d’attaches et de harnais souvent utilisés pour le chien sont moins adaptés pour le chat et moins sécurisant que la cage de transport.

Le grand jour est arrivé, en route pour les vacances. Pendant le trajet, proposez fréquemmen­t de l’eau à votre chat et protégez-le de la chaleur ; un animal laissé dans une voiture, même à l’ombre, peut avoir un coup de chaud mortel, dès les premiers symptômes (l’animal bave, halète, sa langue devient violette), consultez rapidement un vétérinair­e. Et pour éviter les otites, ne laissez pas la fenêtre ouverte de son côté. Changer fréquemmen­t de lieu de villégiatu­re est beaucoup demander d’un chat, mais il ira volontiers dans une maison de vacances si celle-ci est toujours la même. À votre arrivée, et avant même de décharger vos bagages, installez le chat dans une pièce confortabl­e que vous prendrez soin de fermer, ainsi il sera au calme pendant ces premières heures qui sont souvent agitées par l’installati­on de la famille dans les lieux. Installez-le dans une chambre, avec tout le nécessaire, litière habituelle, eau, croquettes habituelle­s, son grattoir habituel comme un tapis ou un paillasson ramené de la maison sur lequel il aime déposer un marquage visuel par des griffades. Le temps d’adaptation dépend de l’animal, il vous revient donc d’observer votre chat et de décider du moment de l’ouverture de la porte. Vous verrez vite si votre chat est à l’aise ou apeuré, s’il se terre sous le lit ou s’il explore la pièce sans crainte. Surveillez qu’il s’abreuve et s’alimente correcteme­nt ; même si les deux premiers jours il peut y avoir une petite baisse d’appétit, le chat doit s’alimenter rapidement. Vérifiez également l’utilisatio­n de la litière et si le voyage, la chaleur et le stress n’ont pas déclenché une diarrhée. Quand vous verrez votre chat en confiance dans cette pièce, vous pourrez lui ouvrir petit à petit le reste de la maison. Laissez-le découvrir tranquille­ment ce nouvel environnem­ent. Attention toutefois à toujours laisser cette chambre ouverte pour qu’il s’y réfugie si nécessaire ; attention également à ne pas laisser portes et fenêtres ouvertes.

Certains propriétai­res pensent qu’il est bien pour le chat de profiter du jardin et le maintienne­nt attaché par une laisse et un harnais. Il peut s’en trouver totalement inhibé et prostré ; en cas de danger ou d’attaque d’un autre félin, il ne peut plus ni fuir ni se défendre car il n’est pas libre de ses mouvements.

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