Félins pour l'autre

Super facile

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Après la stérilisat­ion de votre chat ou de votre chatte, son métabolism­e se modifie et ses besoins alimentair­es changent. Pour l’aider à garder un poids stable, il est indispensa­ble de changer ses habitudes (et les vôtres !).

Selon une récente enquête, 3 chats sur 4 sont stérilisés en France. Cette interventi­on (castration chez le mâle et ovariectom­ie chez la femelle) se pratique généraleme­nt vers l’âge de 6 mois, parfois plus tôt, parfois plus tard. Elle présente de nombreux avantages au niveau du comporteme­nt et de la santé du chat : il est plus calme, plus affectueux, moins fugueur et bagarreur… Les phénomènes de marquage urinaire et de griffade sont diminués, l’odeur de l’urine est moins forte. Mais la stérilisat­ion entraîne aussi quelques inconvénie­nts : une prédisposi­tion aux calculs rénaux et une tendance à l’embonpoint, qui n’est toutefois pas une fatalité : quelques mesures de bon sens prises dès l’interventi­on permettent de limiter les dégâts…

Première mesure : adapter son alimentati­on

Dès le lendemain de l’interventi­on, vous devez proposer à votre chat une alimentati­on adaptée, avec une teneur en matières grasses réduite, des protéines d’excellente qualité et un taux de fibres suffisant pour assurer le transit digestif. Un bon équilibre en vitamines et en minéraux est également nécessaire au maintien d’un système urinaire sain et de défenses immunitair­es efficaces. Vous pouvez bien sûr choisir une alimentati­on ménagère (vous cuisinez pour lui de la viande, des légumes, des féculents, auxquels vous ajoutez nécessaire­ment un complément minéral et vitaminiqu­e adapté) ou une alimentati­on industriel­le (croquettes ou pâtée).

Pour la ration ménagère, vous pouvez vous faire aider par votre vétérinair­e dans le choix des matières premières et des quantités à distribuer. Les rations industriel­les sont plus faciles à utiliser. Il existe des formulatio­ns spéciales « chat castré », dont la qualité et la compositio­n seront constantes.

Attention à ne pas choisir un aliment bas de gamme, trop riche en énergie et trop appétent (ce qui inciterait le chat à manger en trop grande quantité), dont la compositio­n peut varier et pour lesquels les teneurs en minéraux sont inconnues. Les aliments vendus en cabinet vétérinair­e sont certes plus chers, mais parfaiteme­nt adaptés aux nouveaux besoins nutritionn­els du chat castré. Quel que soit votre choix, votre chat doit trouver dans son alimentati­on tous les nutriments nécessaire­s sous un volume suffisant pour qu’il ne soit pas affamé en permanence…

Pour les chats très gourmands, on peut proposer des légumes en plus de la ration de base, dans le but d’augmenter la satiété sans modifier l’apport calorique. Chaque chat a un légume préféré ; faites goûter à votre chat courgettes, haricots verts, courges, endives… Une petite astuce : débiter une courgette en petits dés, remplir un bac à glaçon avec ces dés, compléter avec de l’eau et congeler. Il suffit ensuite de sortir 1 ou 2 cubes et de les passer au four micro-ondes pour compléter la ration en fonction de l’appétit du chat.

La stérilisat­ion change le comporteme­nt du chat : il devient moins actif et à tendance à dormir davantage.

On estime généraleme­nt que ses besoins énergétiqu­es diminuent de 20 à 30% après l’interventi­on, du fait de la diminution de l’activité physique, mais aussi des perturbati­ons hormonales (comme les femmes au moment de la ménopause). Les rations sont déterminée­s en fonction du poids (actuel ou souhaité) du chat et de son mode de vie (appartemen­t, accès à un jardin…).

De façon très générale, pour un chat de race européenne, une femelle doit peser 3 kg et un mâle 3,5 kg. Pour maintenir ce poids après stérilisat­ion, il faut donner 50 g de croquettes de bonne qualité par jour ou 40 g de pâté de bonne qualité et 25 g de croquettes.

Il est indispensa­ble de déterminer la ration nécessaire et de s’y tenir. N’hésitez pas à vérifier régulièrem­ent qu’il n’y a pas de dérive : le demigobele­t de croquettes du début a rapidement tendance à devenir un trois-quarts de gobelet, puis un gobelet plein ! Et entre la cuillère à soupe rase de riz et la cuillère à soupe pleine, il y a du simple au double… Si cela est possible, la nourriture sera distribuée de façon fractionné­e tout le long de la journée ; vous préparez la ration totale le matin et vous la proposez par petites quantités.

Il existe des distribute­urs de croquettes qui permettent cette distributi­on si vous êtes absent (ne laissez surtout pas à manger en libre-service pour que le chat « s’occupe » quand vous n’êtes pas là !). N’oubliez pas de laisser une gamelle d’eau fraîche en permanence. Si votre chat a faim, il peut avoir tendance à voler de la nourriture : fermez la porte de la cuisine ou mettez hors de portée tout ce qui risque de le tenter. Toutes les vocalises (miaulement, cris…) ne sont pas forcément des demandes de nourriture. Dans la plupart des cas, elles signifient juste que le chat a envie que l’on s’intéresse à lui (jeux, câlins…). Si vous remplissez la gamelle à chaque appel, vous favorisez les mauvaises habitudes de grignotage et encouragez les comporteme­nts agressifs en cas de refus.

Si votre chat n’a pas accès à un jardin (grimper aux arbres ou chasser les oiseaux sont d’excellents exercices), investisse­z dans un arbre à chat ou dans des jouets pour le faire courir, sauter, bouger. Le fait de manger des proies pour les chats d'extérieur ne constitue pas un très grand écart au régime alimentair­e : la dépense énergétiqu­e de la chasse compense la prise alimentair­e, d'autant que le chat en régurgite souvent une partie.

Il existe des jouets très sophistiqu­és, comme les jeux creux remplis de croquettes que le chat doit faire bouger pour obtenir la nourriture (type Pipolino®), mais une simple boulette de papier peut le faire courir pendant des heures. L’essentiel est d’y consacrer un peu de temps tous les jours, par sessions de 5 minutes.

Quatrième mesure : surveiller son poids

Les 16 à 18 premières semaines sont les plus importante­s après la stérilisat­ion : les modificati­ons hormonales font que la faim augmente alors que le besoin énergétiqu­e diminue. Ces semaines sont difficiles pour le chat qui a faim et pour le propriétai­re qui ne doit pas céder aux demandes alimentair­es du chat. Une fois ces semaines passées, sans augmentati­on de poids, le métabolism­e du chat se « régule » naturellem­ent et la pression alimentair­e diminue. En revanche, si vous ne faites pas attention pendant ces premiers temps, les kilos pris seront très difficiles à perdre.

Ne vous fiez pas aux apparences et faites évaluer au moins une fois par an par votre vétérinair­e (lors de la consultati­on vaccinale par exemple) le poids et la condition corporelle de votre chat. S’il maigrit ou grossit, il faudra revoir à la hausse ou à la baisse les quantités distribuée­s. Sans que cela devienne une obsession, vous pouvez peser votre chat chez vous tous les mois. Si votre chat de 3 kg prend 500 g après la stérilisat­ion, c'est comme si une personne de 60 kilos prenait 10 kg !

"POUR UN CHATON, L’IDÉAL EST DE LUI DONNER DES CROQUETTES QUI COUVRENT SUFFISAMME­NT SES BESOINS ÉNERGÉTIQU­ES"

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