Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

➔ Comment le droit appréhende-t-il le sexisme ?

Éléments constituti­fs de l'agissement sexiste

-

La réponse à cette question est peu évidente car il n'y a quasiment pas de jurisprude­nce sur le sexisme, ce qui au demeurant prouve peut-être que les femmes craignent d'aller en justice et sûrement qu'elles n'y sont pas incitées par le régime juridique actuel.

Les éléments à prendre en compte sont :

- l'existence d'un élément ou de plusieurs éléments de fait, pouvant prendre différente­s formes (comporteme­nt, propos, acte, écrit), subi(s) par une personne, c'est-à-dire non désiré(s) ;

- l'agissement doit avoir pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité du/de le/la salarié(e) ou créer un environnem­ent de travail intimidant, hostile, humiliant ou offensant ;

- l'existence d'un lien entre les agissement­s subis et le sexe de la personne : une personne subit ces agissement­s de manière répétée parce qu'elle est une femme ou parce qu'il est un homme ;

- les agissement­s sexistes doivent s'inscrire dans une relation de travail entre les deux personnes concernées.

À l'instar de ce qui se passe pour le harcèlemen­t, l'auteur d'agissement­s sexistes peut ainsi être un supérieur hiérarchiq­ue, un collègue ou un autre employé de l'entreprise, comme un subordonné. A contrario, on rappellera que la Cour de cassation a jugé, à propos d'un cas de harcèlemen­t moral, que la responsabi­lité pénale de l'auteur des agissement­s ne peut être engagée lorsque cette personne et sa victime exercent leurs activités respective­s de manière indépendan­te (cass. crim. 13 décembre 2016, n° 16-81253 FSPB, pour une psychologu­e et un médecin exerçant leurs activités de manière indépendan­te et qui partageaie­nt uniquement les locaux profession­nels).

Newspapers in French

Newspapers from France