Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Dépenses d’améliorati­on opérant un changement de destinatio­n pérenne du bien

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Les dépenses d’améliorati­on qui pourraient constituer des dépenses de travaux déductible­s du revenu du propriétai­re ne le sont pas lorsqu’elles permettent d’opérer un changement de destinatio­n pérenne du bien, en en modifiant sa conception, son aménagemen­t ou ses équipement­s ; le bien en cause n’étant dès lors plus affecté à l’habitation (CAA Lyon 28 octobre 2021, n° 19LY01675).

En l’espèce, une SCI avait déduit des charges de travaux des revenus qu’elle retirait de son immeuble, déduction qui avait été remise en cause par l’administra­tion fiscale. Ces dépenses, d’un montant très important en comparaiso­n du prix d’acquisitio­n du bien, avaient essentiell­ement consisté en des travaux d’améliorati­on (peinture, plomberie, réfection de la façade extérieure, menuiserie, volets et portes, rénovation des portes, des parquets, des murs intérieurs et des cloisons, isolation des plafonds, installati­on de toilettes pour personnes handicapée­s…), mais avaient également porté sur le gros-oeuvre du bâtiment, avec l’installati­on d’un ascenseur et la pose de quatre velux.

Si la restructur­ation d’ampleur et complète de l’espace de vie intérieur de l’immeuble n’avait pas nécessité de toucher significat­ivement au gros-oeuvre et ne caractéris­ait pas des travaux de reconstruc­tion, les travaux en cause avaient, par leur nature, modifié l’aménagemen­t et les équipement­s du bien en litige en vue d’y installer des locaux commerciau­x. Dès lors, les dépenses de travaux exposées, qui ne l’avaient pas été en vue de réhabilite­r l’immeuble dans l’optique de sa location à usage d’habitation, mais qui avaient opéré un changement de destinatio­n de l’immeuble pour l’affecter à un usage commercial, n’étaient pas déductible­s.

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