Le tacle à retardement de Julien Cazarre
Quand on a100%de chances de se qualifier, on passe à la trappe. Là, vu qu’on s’approche des 0 %, je n’ai jamais été aussi confiant.
Quand on est un bon samaritain comme moi, le coeur léger et l’âme aussi pure qu’une frappe de Ronald Koeman aux vingt mètres, on se dit : « C’est vraiment la faute à pas de chance. » Effectivement, si « pas de chance » est une marque de cachaça distillée dans la région de Sao Paulo, on peut clairement incriminer la boisson, tant notre cher génie auriverde a du mal à la digérer.
J’ai beau être un grand naïf qui croit encore au talent de
Ben Arfa, au retour de Drogba à L’OM et à la résurrection de la gauche, j’ai mes limites et la concomitance des blessures de « Ney » avec la proximité de son anniversaire, de celui de sa soeur et de sa concierge ont du mal à passer. Quand t’es supporter du PSG, t’avales plus de couleuvres en un mois de février que Dimitri de tacos chorizo crème fraîche en un an, mais là, c’est la vanne de trop.
On nous a sorti toutes les excuses possibles pour nous endormir sur l’état de santé de la danseuse de samba du Parc des Princes, mais là, on atteint l’everest du foutage de gueule et même les Népalais qui ont réussi l’ascension du K2 auraient le vertige.
Cette fois-ci, si Neymar a raté le clasico parce qu’il a chopé une gastro... c’est vraiment pas de bol puisque l’épidémie de gastro n’est absolument pas déclarée en ce moment sur le territoire français et qu’en général, au PSG, elle arrive la veille du match retour contre le Real ou le Barça. Donc le pauvre chéri a été touché, encore une fois, malgré lui, pile le lendemain de son anniversaire !
J’ai beau chercher, je ne vois que deux solutions possibles : soit il a invité à sa soirée une troupe d’intouchables de New Delhi et le jeu était de leur lécher les doigts à la sortie des toilettes, soit la direction de la communication du club parisien nous prend gentiment pour des truffes, une hypothèse qu’il serait inconscient d’évacuer... Donc, on part du principe que le pauvre numéro 10 brésilien est convalescent, donc encore fragile, et là arrive la seconde lame de la stratégie géniale du vice-champion d’europe... Si, à une semaine du match le plus important de l’année, on l’envoyait pour un match en bois à Caen sous – 5 °C et un terrain semi-gelé pour voir si ça tient, ce serait drôle. Vu qu’il est hyper fragile, moi je dis, ça se tente... Attends bonhomme, j’ai mieux, on devrait mettre à côté de lui une équipe bis avec Draxler et Sarabia qui ne touchent plus une bille, comme ça il se sentira obligé de tout faire lui-même, de surjouer, et donc de provoquer une blessure... Donc, je résume : un joueur irresponsable hors de forme qui se remet d’une soirée arrosée, un climat polonais, une équipe robuste en face, des coéquipiers à la ramasse, et voilà, tout est en place, t’as plus qu’à prendre ton paquet de pop-corn en attendant le claquage ou l’élongation, tranquille dans ton canap’.
S’il y a bien UN match où on l’attendait, ce zigoto, c’est bien celui contre le Barça, c’était l’histoire qui s’écrivait, une page du foot incroyable dont le tirage au sort de décembre dernier nous avait fait cadeau. Ça fait deux mois que l’on se délecte à l’avance de ce rendez-vous, de ces retrouvailles, et ils ont tout gâché... Di Maria est blessé, Neymar est blessé, Verratti se remet d’un coup, Rafinha a disparu dans le triangle des Bermudes... Il reste Sarabia et Draxler pour faire le jeu.
Mais il paraît que le PSG est favori face à Griezmann, Dembélé et Messi. Parce qu’il manque Gerard Piqué ? Je suis rassuré : quand on a 100 % de chances de se qualifier, on passe à la trappe. Là, vu qu’on s’approche des 0 %, je n’ai jamais été aussi confiant. C’est mathématique, les gars !