L’INJECTION BOSCH K-JETRONIC
Au Salon de Francfort de septembre 1975 est présentée, selon le slogan, « la Volkswagen la plus rapide de tous les temps ». En effet, sous le capot de sa récente Golf, VW a installé le groupe motopropulseur de sa cousine Audi 80 GTE née un peu avant. Le moteur est un 4 cylindres de 1 600 cm3 équipé d’une injection mécanique Bosch K-Jetronic délivrant 110 ch. On connaît la suite de l’histoire : Volkswagen tablait sur une production de 5 000 Golf GTi, une série limitée tout au plus, et il s’en est vendu au final un peu plus de 470 000 exemplaires entre 1976 et 1983. Démontrant par l’exemple qu’on pouvait allier performances et polyvalence avec un prix contenu, la Golf GTi va largement contribuer à la démocratisation de l’injection.
Développée au début des années 70, la Bosch K-Jetronic va se retrouver dans de nombreux véhicules, et pas seulement allemands : entre autres la BMW 323i (E21), la Saab 900, la Porsche 911 2,7 litres, la Mercedes 500 SEL, mais aussi les R30 TX, Peugeot 604 Ti, Volvo 264 et la célèbre DeLorean. Des Ferrari telles que les 308 et 512 BB l’utiliseront également.
L’initiale “K” est l’abréviation de “Kontinuierlich”, continu en allemand, indiquant qu’il s’agit d’une injection permanente dont les injecteurs fournissent continuellement du carburant au moteur. Le dosage du carburant consiste à injecter un débit plus ou moins important en fonction des besoins du moteur. La K-Jetronic est technologiquement très différente des injections produites jusqu’alors, notamment parce qu’aucun de ses composants n’est entraîné par le moteur. L’obtention de la pression d’injection est uniquement due à la pompe électrique et ne dépasse pas cinq bars. Cela n’est en aucun cas dommageable pour un véhicule de série, d’autant plus qu’à la fin des années 60, des normes de dépollution se profilaient aux USA. En quelques années, la puissance des Muscle Cars va fondre comme neige au soleil. Il ne faisait alors aucun doute que l’Europe allait suivre très rapidement. D’ailleurs, dans la presse professionnelle des années 70, il est déjà question de pot catalytique, vanne de recirculation des gaz d’échappement et autres systèmes pouvant diminuer les émissions polluantes d’un moteur fonctionnant à l’essence. En employant une pression d’injection modérée, Bosch s’assurait de respecter les premières normes et évitait ainsi que la K-Jet ne devienne obsolète trop rapidement.