GP Racing

JULES CLUZEL

INTERVIEW 25 ANS, EN TÊTE DU MONDIAL SUPERSPORT

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Sylvain, tu abordes le prochain rendez-vous en France avec 40 points. On t’avait laissé un peu déçu de devoir quitter la catégorie Superbike en fin de saison dernière, aujourd’hui tu es le plus heureux des pilotes, non ?

C’est sûr, je suis hyper content, la saison ne pouvait pas mieux commencer. Surtout qu’on ne s’y attendait pas tout de suite même si l’objectif en retournant en Supersport était d’être immédiatem­ent aux avant- postes. Ça paraissait un peu compliqué avant la première course, on a eu que des galères. J’ai très peu roulé lors des essais hivernaux et même lors des essais et qualifi cations en Australie, c’était catastroph­ique. Et puis le dimanche matin, miracle ! Tout a fonctionné, j’améliore mon chrono de qualif’ d’une seconde au warm- up. On connaît la suite...

Comment expliques-tu ces problèmes de jeunesse de ta MV Agusta F3, alors qu’elle a déjà une saison dans les jambes ?

Mon équipe utilise du matériel différent de celui utilisé par ParkinGo l’an passé. Ils sont partis sur une nouvelle base, sans trop d’informatio­ns de l’équipe qui l’utilisait en 2013, donc il a fallu tout mettre au point et en particulie­r l’électroniq­ue qui est toute nouvelle. Il y avait aussi pas mal d’ajustement­s à faire sur la boîte de vitesses. La saison commence très tôt en Superbike, on a donc manqué de temps et de préparatio­n.

Quels sont les qualités et les défauts de cette moto ?

C’est une moto très agile et qui a un fonctionne­ment moteur différent avec le trois- cylindres qui permet par exemple de ressortir beaucoup plus fort du dernier virage à Phillip Island. En revanche, ce n’est pas une moto facile à mettre au point. Il faut faire attention à tous les détails. Mais lorsqu’on y sera parvenu, ça sera vraiment une arme. En plus, elle est belle et très typée racing.

Cela procure une fierté supplément­aire de gagner pour une marque aussi prestigieu­se que MV Agusta, derrière quelqu’un comme Giacomo Agostini ?

C’est certain. Au moment de faire un choix pour 2014, l’exotisme MV, par rapport aux japonaises, m’a séduit. Gagner avec cette marque, 38 ans après leur dernière victoire, a eu un retentisse­ment internatio­nal auquel je ne m’attendais pas. C’était sympa.

Après cette victoire précoce, n’as-tu pas peur de tomber de haut si cela ne se passe pas aussi bien à Aragon ?

Non, pas du tout. Ce sont des choses qui peuvent arriver, il faut rester concentrer. Faire en sorte de travailler au mieux. On sera peut- être amené à avoir des soucis mécaniques, à chuter, donc on va essayer d’éviter ça. Ça fait un paquet d’années que je roule, je commence à avoir un peu d’expérience. C’est sûr qu’on attend des victoires et des podiums mais mon objectif est d’être le plus régulier possible pour être en haut de la liste à la fi n de l’année. Il ne faut pas s’enfl ammer. Si on me critique à la prochaine course parce que je fi nis cinquième, tant pis. Le plus important c’est le titre.

Cela n’a pas été trop dur de se remotiver pour rouler en Supersport cette saison ?

Non, c’était mon choix. J’avais l’opportunit­é de rouler en Evo mais ça ne m’intéresse pas pour l’instant. Mon objectif, c’est de décrocher un titre et c’est ce que je veux faire cette année. Je me fais plaisir en Supersport. Le challenge avec MV m’excite beaucoup donc je ne suis vraiment pas déçu.

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