GP Racing

Michael Dunlop

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Cette année, Michael prenait le départ du TT pour la 10e fois. Ayant fait ses premières armes sur le même petit circuit irlandais que son oncle Joey et son père Robert, le jeune garçon de Ballymoney a commencé sa carrière sur l’île de Man au Manx GP en 2006 où il remporta la course des débutants sur une Honda 125. Il en garde un souvenir mémorable. Il y a peu de choses plus intimidant­es qu’un tout premier tour en compétitio­n sur le circuit de 60,72 km, mais à 17 ans, Michael ne semblait pas en faire grand cas. Alors que tous les autres avaient les nerfs à fleur de peau, l’adolescent marcha d’un pas nonchalant vers Glencrutch­ery Road et s’assit en plein milieu du tarmac. Il était détendu et bavardait avec les passants. Même son père, Robert, qui préparait tranquille­ment la petite Honda 125, n’en croyait pas ses yeux. En résumé, ses concurrent­s étaient déjà battus avant même que le départ ne soit donné. Dunlop a dû attendre 2009 avant de gagner sa première course au TT, une épreuve en 600 qu’il aurait dû remporter des années auparavant s’il n’avait pas rencontré à chaque fois des problèmes mécaniques. Dès lors, il est devenu le pilote que les teams s’arrachaien­t, mais toutes ses victoires au TT n’ont pas été sans controvers­es. Ces quatre dernières années, malgré de bons résultats, Dunlop n’a pas cessé de changer de team. L’année dernière, le désastre avec l’équipe Yamaha Milwaukee de Shaun Muir était le dernier d’une longue série de séparation­s houleuses. Souvent avec des teams pour qui il avait pourtant remporté des courses. Paul Bird chez Kawasaki, Neil Tuxworth chez Honda, et Lee Nicholls chez BMW ont tous essayé de contenir le jeune homme le temps d’une saison sans jamais y parvenir. Bien qu’il soit facile de considérer le jeune Irlandais comme l’élément perturbate­ur, Dunlop a toujours pensé qu’on ne le traitait pas à la hauteur de ses résultats et de son engagement sans réserve. En 2013, il avait l’impression de ne jouer, au sein du team officiel Honda, qu’un rôle de second plan par rapport à McGuinness alors même que ses performanc­es étaient nettement supérieure­s. En 2014, il a offert sa première victoire à BMW en 75 ans avec l’équipe Buildbase de Stuart Hicken. Pourtant, en fin de saison, c’est Tyco qui est devenu le team officiel. Dunlop a vécu tous ces revirement­s comme des affronts personnels, des trahisons, qui l’ont poussé à prendre sa revanche en battant les personnes qui, selon lui, l’avaient laissé tomber. Faisant preuve d’une obstinatio­n et d’une déterminat­ion sans faille, Dunlop semblait vouloir prouver que ce n’est pas la machine mais l’homme qui fait la différence au TT. Et qu’il peut gagner sur n’importe quelle moto. Jusqu’à présent, impossible de le contredire. Avec 13 victoires à tout juste 27 ans, c’est bien lui le patron. S’il ne se blesse pas et conserve une bonne moto, malgré son caractère imprévisib­le, Dunlop a toutes les chances de battre le record de 26 victoires de son oncle, Joey Dunlop.

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