LE MOTEUR CONTRAROTATIF
Mythe, magie ou réalité, celui qui tourne à l’inverse de la rotation des roues équipe aujourd’hui toutes les MotoGP. Mais pourquoi ?...
Au vu de l’incroyable richesse de l’histoire des technologies motocyclistes, il est impossible de clairement défi nir la première apparition d’un moteur contrarotatif, mais on pourra néanmoins noter l’apparition en 1985 d’une Yamaha OW81, V4 à 60° dont les deux vilebrequins tournent en sens opposés... Plus intéressant, car plus proche de la confi guration actuelle des MotoGP, Honda modifi e en 1987 le sens de rotation du vilebrequin de sa NSR 500 née en 1984. Passant d’un sens de rotation classique à un moteur contrarotatif, elle remportera huit des treize titres mondiaux restants en 500 cm3, avant le passage en MotoGP. La sophistication va même plus loin puisqu’à partir de 1991, la NSR 500 offre la possibilité d’inverser très facilement son sens de rotation moteur pour s’adapter à chaque circuit, au moyen d’un pignon que l’on déplace. On retrouvera ce système plus tard, mais cette fois à l’aide d’une chaîne, sur la KR3 500 cm3 du team de Kenny Roberts. En 2002, lors du passage des 500 2- temps aux MotoGP 4- temps 1 000 cm3, tous les constructeurs reviennent à l’architecture traditionnelle et il faudra attendre les années 2004/ 2005 pour voir la Yamaha M1 de Valentino Rossi adopter un moteur contrarotatif. Une solution que le fabricant d’Iwata conserve encore aujourd’hui. Les choses perdurent ainsi jusqu’en 2015, année où Ducati emboîte le pas à Yamaha en présentant sa GP15, sous l’impulsion de Gigi Dall’Igna. Suzuki, qui fait son retour en MotoGP, utilise également cette architecture pour son quatre- cylindres en ligne. Enfi n, en 2016, Honda tente de résoudre les problèmes de wheeling de sa très courte RC213V en inversant son sens de rotation moteur, tout comme Aprilia qui a abandonné son propulseur basé sur le moteur de série pour un nouveau V4 tournant à l’envers. Ainsi, aujourd’hui, toutes les MotoGP utilisent un moteur contrarotatif.