Moto3 : Mir intraitable .......
Malgré une concurrence particulièrement relevée cette année, Joan Mir (n° 36) caracole en tête du championnat du monde Moto3. Grâce à sa pointe de vitesse et sa régularité, l’Espagnol a pris une option sur le titre.
Le pilote espagnol réalise un début de saison radical.
Comme Brad Binder la saison passée, Joan Mir a aujourd’hui mis la main sur le championnat du monde Moto3. Il y a un an, au soir du Grand Prix d’Allemagne, le Sud- Africain comptait 159 points à son tableau de chasse. L’actuel leader du classement général en a déjà glissé 165 dans sa musette, plus que Sandro Cortese en 2012 et presque autant que Maverick Viñales en 2013. Mais surtout, Mir peut se targuer de posséder 37 longueurs d’avance sur ses adversaires. Un joli capital au moment de basculer vers la seconde moitié du championnat. Le pilote Honda a remporté cinq des neuf premières courses, et il a surtout marqué des points à chaque Grand Prix. Même s’il lui a fallu parfois se contenter de places d’honneur, comme à Assen où il s’est classé neuvième, le protégé de Christian Lundberg n’a enregistré aucun résultat blanc. Contrairement à tous ses adversaires. Romano Fenati est parti à la faute au Mans et n’a gagné qu’une course, aux États- Unis. Aron Canet s’est imposé à Jerez et à Assen, mais il a fait chou blanc à Austin et au Sachsenring. Quant à Jorge Martin qui brille régulièrement aux essais – six pole positions depuis l’ouverture du championnat –, il n’a toujours pas réussi à monter sur la plus haute marche du podium. Plus grave, le pilote du team Gresini s’est fracturé une cheville lors des essais du Grand Prix d’Allemagne. Après sa victoire au Mans, Mir s’est lui classé septième en Italie avant d’aller chercher sa quatrième victoire en Catalogne. Bien qu’il ait dû se contenter de la quatrième place en qualifi cations, le Majorquin a encore fait preuve de maîtrise et de sang- froid pour régler leur compte à Jorge Martin et Romano Fenati qui le précédaient à l’entrée du dernier tour. Le leader du championnat a en effet attendu les trois derniers virages pour faire la différence et passer en tête sous le drapeau à damier.
KTM VIT SA PLUS MAUVAISE SAISON EN MOTO3
Quelques heures plus tôt, Mir avait signé un contrat de trois ans avec le team Estrella Galicia 0,0 Marc VDS pour passer l’an prochain en Moto2. « Cela fait un moment que nous avons un oeil sur Joan, explique Michael Bartholemy. Nous le suivons depuis ses débuts en CEV. On a vite compris qu’il avait le talent et la détermination pour briguer le titre de champion du monde, et il en fait aujourd’hui la preuve. Son potentiel et ses compétences devraient lui permettre de passer en douceur à la catégorie supérieure. » Ancien pilote de la Rookies Cup, Mir a passé un cap
cette saison en troquant la KTM qu’il pilotait l’an dernier pour une Honda RC 250 GP. Il faut dire que depuis le début de l’année, la japonaise fait du petit bois de l’autrichienne. Accaparés par leur programme MotoGP, mais aussi par le développement de leur cadre Moto2, les ingénieurs de Mattighofen ont négligé leur Moto3 et ils en paient aujourd’hui l’addition. En neuf Grands Prix, la moto championne du monde en titre n’est montée qu’à trois reprises sur le podium, et jamais sur la plus haute marche. « Sans nul doute notre plus mauvaise saison depuis nos débuts en Moto3 » , grince- t- on du côté de la fi rme autrichienne. Avec le retrait programmé de Mahindra, KTM devrait toutefois récupérer l’an prochain de nouveaux clients et en profi ter pour revoir sa politique sportive. « On se rend compte aujourd’hui que tout repose pour nous sur le team Ajo, analyse Pit Beirer, le manager du constructeur. Or, les pilotes que nous sortons de la Red Bull Rookies Cup n’ont pas le niveau pour assumer les exigences d’une structure offi cielle en Grands Prix. Ils ont trop de pression alors qu’ils sont en phase d’apprentissage. Il faut que nous profi tions de nos teams clients pour les former, tout en leur faisant signer des contrats sur le long terme pour éviter que Honda ne nous les pique. » Ce qui aurait peut- être permis à KTM de conserver Joan Mir dans ses rangs.