GP Racing

Le point après 12 GP .........

Honda mène, Ducati se démène, Yamaha peine.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Si le championna­t avait commencé au Grand Prix d’Italie, début juin, Jorge Lorenzo aurait attaqué le mois de septembre en tête du classement MotoGP avec huit points de plus que Marc Marquez. Quelques jours après avoir appris que Claudio Domenicali ne voulait plus de lui, le triple champion du monde MotoGP a décroché sa première victoire avec la Desmosedic­i sur le circuit du Mugello. Il a remis ça dans la foulée en Catalogne, et s’est de nouveau imposé, deux mois plus tard, en Autriche. Le week- end précédent, il était également monté sur le podium du circuit de Brno. « La moto a progressé et moi aussi, résume Lorenzo. Je suis plus à l’aise sur les phases de freinage et je force moins pour tenir la distance. J’arrive à garder de la fraîcheur et de la lucidité jusqu’au dernier tour, ce qui n’était pas le cas l’an dernier, ni même en début

de saison. » En changeant sa façon de freiner et en obtenant un carrossage de réservoir spécifi que pour caler ses genoux, et une selle plus large pour déhancher différemme­nt, l’Espagnol a fi ni par se sentir chez lui au guidon de la moto de Gigi Dall’Igna. « Jorge a aussi compris qu’il devait bosser entre les courses, ajoute Davide Tardozzi. La Desmosedic­i ne se pilote pas comme une Yamaha, il faut se servir de ses jambes pour l’emmener, et il faut

aussi avoir les bras pour la tenir. » À ses côtés, Andrea Dovizioso a, lui, ajouté une deuxième victoire à son palmarès. Après avoir gagné au Qatar en début de saison, l’Italien s’est imposé en République tchèque. Il est également monté sur le podium au Mugello et à Spielberg. Malheureus­ement, sa chute en Catalogne, ajoutée à ses deux résultats blancs de Jerez et du Mans, a plombé la régularité qui, l’an dernier, lui avait permis de menacer Marc Marquez jusqu’au dernier Grand Prix. « On progresse depuis le printemps, rappelle Dovi. La moto fonctionne mieux, elle est plus homogène, et puis n’oublions pas que les circuits sur lesquels nous avons couru cet été nous ont toujours été favorables par nature. »

PLUS DE 60 POINTS D’AVANCE POUR MARQUEZ

D’ailleurs, nul doute que les deux Italiens auraient pu à nouveau monter sur le podium à Silverston­e si les courses n’avaient pas dû être annulées, le nouveau revêtement du circuit britanniqu­e étant incapable d’évacuer les litres d’eau tombés du ciel durant le dimanche du Grand Prix de Grande- Bretagne. Qualifi és aux deux premières places de la grille de départ, les deux pilotes Ducati ont certaineme­nt perdu

l’occasion de reprendre quelques points supplément­aires à Marc Marquez, solide leader du classement général depuis sa victoire au Texas. Moins en verve que d’habitude en Angleterre, le pilote Honda était le dernier à regretter l’annulation de la course de Silverston­e. Ceci étant, en s’étant imposé aux Pays- Bas et en Allemagne, Marquez était celui qui comptait le plus de victoires à la veille du Grand Prix de Saint- Marin. Hormis son déclasseme­nt en Argentine et sa chute au Mugello, l’Espagnol n’est jamais descendu du podium. Logique, alors, de le voir compter plus de 60 points d’avance à sept courses de la fi n du championna­t. « Je le répète depuis le début de la saison : pour décrocher le titre, il faut être capable de gagner quand c’est possible et se contenter de prendre des points quand la victoire n’est pas à notre portée, rappelle le quadruple champion du monde MotoGP. Les Ducati marchent très fort depuis quelque temps, mais ce que je vois, c’est que j’ai augmenté mon avance au championna­t sur Rossi qui est toujours 2e au classement. »

« AVEC TSUJI ET TSUYA AUX COMMANDES, IL NE SE PASSE PLUS RIEN »

Eh oui, c’est bien Valentino Rossi qui a réussi à passer le mois d’août sans dévisser de cette 2e place. Un miracle quand on sait que le pilote Yamaha n’a plus gagné depuis le GP des Pays- Bas 2017 et que son coéquipier court, lui, après la victoire depuis la course au Mans de la saison passée. Pestant après l’ineffi cacité de sa M1 depuis des mois, Rossi a mis le feu aux poudres en Autriche en soulignant les carences du service course de la marque aux trois diapasons, incapable, depuis plus d’un an, de faire progresser sa moto. Manque de traction, électroniq­ue défi ciente... Regrettant publiqueme­nt le temps où Masao Furusawa orchestrai­t le R& D Yamaha après avoir échoué en Q1 à Spielberg, Rossi a poussé Kouji Tsuya, le Project leader de la M1, à venir publiqueme­nt s’excuser auprès de ses pilotes lors d’une improbable conférence de presse. Un exercice qui s’était déjà produit chez Yamaha, en 2001. À l’époque, c’est Masahiko Nakajima qui avait demandé pardon à Max Biaggi pour le manque de performanc­e de la 500 YZR. « Il y a un vrai trou d’air, confi e un membre de l’équipe de Lin Jarvis. Le problème, c’est qu’à l’époque de Furusawa, il y avait des ingénieurs pleins d’idées. Avec Tsuji et Tsuya

aux commandes, il ne se passe plus rien. » La preuve, au soir de la course en Autriche, cela faisait 24 Grands Prix que la victoire échappait aux pilotes Yamaha. Du jamais vu dans l’histoire du constructe­ur japonais depuis plus de 20 ans.

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